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Produits laitiers
L’appel du bio dans la filière lait de chèvre

La demande en produits laitiers à base de lait de chèvre bio progresse. La commercialisation est souvent en vente directe, mais les industriels veulent profiter de l'occasion.

Avec une croissance de 33,8 %, sur les sept premiers mois de l’année, les achats des ménages de fromages de chèvre bios affichent un dynamisme insolent. Les volumes restent malgré tout limités puisqu’ils ne représentent que 0,1 % des achats de fromages dans leur ensemble, selon FranceAgriMer-Kantar Worldpanel. Quant au lait de consommation et à l’ultrafrais, si la demande se développe, notamment aux dépens du lait de vache sous l’influence des messages santé, elle n’en reste pas moins encore si faible en bio que les données concernant les fabrications ne sont pas disponibles.

Des conversions toniques

En 2017, 926 éleveurs caprins étaient certifiés bio, soit 10 % de plus qu’en 2016, selon l’Agence bio. Le passage à l’élevage bio n’est pas si simple, les chèvres étant des animaux fragiles et très sensibles au parasitisme. La gestion des pâturages doit donc être très rigoureuse. Le cheptel caprin bio ou en conversion atteignait 66 991 chèvres (+14 %), soit 7,75 % du cheptel caprin total en France, mais les volumes ne fournissaient que 1,2 % du total de la collecte de lait de chèvre. Une partie, difficile à évaluer, est transformée à la ferme, notamment dans le sud et l’est de la France. À noter que les chevreaux ne sont pas valorisés en bio et partent dans les mêmes circuits que les chevreaux traditionnels, notamment à l’exportation.

Soignon veut passer en lait français

Depuis 2010, Agrial commercialise une bûchette de chèvre bio sous sa marque Soignon. 650 tonnes de fromages, fabriqués en Belgique à partir de lait bio hollandais, ont été commercialisées en 2017. Mais sous la pression de la grande distribution, qui cherche à présenter des produits bios français, le groupe coopératif a décidé de relocaliser l’an prochain sa production en France, dans l’usine de La Chapelle-Thireuil (79). Pour ce faire, le groupe a appuyé les conversions. En 2016, 1,4 million de litres de lait étaient livrés par neuf élevages. En 2018, la collecte devrait atteindre 2,3 millions de litres pour vingt et un élevages. « L’objectif est de 4 millions de litres de lait bio en France en 2020-2021 », explique Gilles Sanzey, responsable métier chèvre d’Agrial.

Le groupe cherche aussi à s’assurer une place dans les rayons des magasins spécialisés. La production dans l’usine belge ne sera pas arrêtée. Elle sera destinée à l’export ou au secteur de la restauration hors domicile, dont les besoins en bio se développent, se souciant moins de l’origine de ses approvisionnements. Pour l’heure, Agrial n’est pas présent sur le segment de l’ultrafrais.

Triballat Noyal au contraire s’y distingue, avec sa marque Vrai en proposant des yaourts et des fromages blancs au lait de chèvre bio dans la grande distribution. Le groupe breton possède aussi une marque, La Chèvrerie, destinée aux magasins spécialisés. Il transforme 1,5 million de litres de lait de chèvre par an. Comme l’expliquait au Space, à un public d’éleveurs curieux, Youssef Mezdid, technicien en agriculture bio à Triballat : « en lait de chèvre bio, le facteur limitant, c’est le lait, pas les marchés ».

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