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Produits laitiers
Lait bio : gérer l’offre et la montée en gamme

La croissance de la collecte laitière biologique est effrénée, en réponse à la consommation toujours dynamique. Mais le bio pourrait bien devoir se réinventer rapidement.

56,1 % du lait bio a été collecté dans l’ouest de la France en 2017.
© Virginie Pinson

La progression de la collecte de lait bio a de quoi donner le tournis : +38,8 % en cumul sur les 8 premiers mois de l’année, selon FranceAgriMer ! En 2016, les volumes avaient déjà bondi de 11,3 %. La vague de conversion a porté ses fruits et ce sont 159 millions de litres de lait qui ont été produits en plus qu’en 2017. Cet afflux a eu un effet sur les prix du lait, qui sont passés sous leur niveau de 2017 dès le mois d’avril. En cumul sur 8 mois, le prix moyen réel payé au producteur, calculé par FranceAgriMer, a reculé de 0,9 % par rapport à l’an dernier, à 451,14 €/1 000 litres.

La collecte de lait bio devrait approcher 1 milliard de litres à fin octobre 2019

C’est au printemps que le déséquilibre entre l’offre et la demande a été le plus sensible, certains opérateurs rapportent que des volumes ont dû encore être déclassés pour ne pas bousculer le marché. Le Cniel estime le taux de déclassement à 19 % en 2017 contre 16 % en 2016. La sécheresse estivale a ensuite fait son œuvre et limité la croissance de la collecte. Aux dires des opérateurs, le lait bio pourrait de nouveau venir à manquer cet hiver. Au printemps, de nombreuses entrées en production sont encore attendues. En 2017, le nombre de vaches en conversion était ainsi le double de celui de 2016, selon l’Agence bio. Ce qui laisse envisager la possibilité d’une offre encore large si les conditions climatiques sont au rendez-vous. Selon le Cniel, la combinaison des conversions et des cessations laisse envisager une progression importante de la collecte en 2018 et 2019 (+60 %). La collecte de lait bio devrait approcher le milliard de litres fin octobre 2019. Néanmoins, aux dires des opérateurs, le rythme des conversions ralentit actuellement. Si la croissance de la consommation reste bien orientée, il n’est pas exclu que l’offre vienne de nouveau à manquer en 2020.

La demande reste au rendez-vous

Les résultats du panel Kantar, publiés par FranceAgriMer, sur les achats des ménages de produits laitiers bios ont de quoi faire pâlir les spécialistes du conventionnel. Sur les 9 premiers mois de l’année, le beurre a ainsi affiché une spectaculaire progression, +30 % (contre -5,2 % en conventionnel), malgré un prix d’achat en hausse de 11 %. Les yaourts bios bondissent de 14,3 % (contre -3,1 % en conventionnel) et les fromages au lait de vache de 28,2 % (-2,2 % en conventionnel).

Le lait de consommation liquide est le produit sur lequel le bio a le plus percé, il représente 9 % des ventes en volume. Et alors que les achats des ménages en conventionnel sont en berne (-5,2 %), ceux de lait liquide bio ont bondi de 21,5 %. Il faut dire que la grande distribution a fait du lait bio un étendard pour une image plus verte et moins chère, en multipliant les promotions.

Mais le lait de consommation fait l’objet d’une nouvelle bataille avec la montée en gamme et la segmentation du conventionnel. Bleu-Blanc-Cœur, équitable, lait de pâturage, local, sans OGM, les initiatives sont très nombreuses. Le bio va devoir mieux communiquer sur ses atouts comme l’origine France. De nombreux opérateurs de produits bios entament d’ailleurs une segmentation.

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