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Viande bovine
La filière viande bovine se prépare à de grands changements

Interbev a confié à la mission prospective de FranceAgriMer le soin de se pencher sur les différents scénarios pour la filière viande bovine à l’horizon 2035-2040.

La consommation de viande bovine française devrait diminuer, selon FranceAgriMer.
© DR

Cinq scénarios se sont détachés des milliers d’hypothèses envisagées par les dix-sept membres du groupe d’experts (professionnels, chercheurs, administration) et sont détaillés dans des documents disponibles sur le site de FranceAgriMer. Ces scénarios sont contrastés et dessinent des avenirs bien différents pour une filière qui devrait avoir beaucoup de changements à affronter. On peut néanmoins relever une constante : dans tous les avenirs envisagés, la consommation de viande bovine en France diminue.

Les Français ne deviennent pas tous vegan, loin de là, mais un des scénarios envisage par exemple le développement de la viande artificielle, tandis que d’autres se penchent plutôt sur la montée en gamme, « manger moins, mais mieux ». Dans certains cas, c’est plutôt la baisse du pouvoir d’achat qui incite les consommateurs à substituer une partie de la viande bovine par les protéines végétales.

Crise économique et environnementale

Deux des cinq scénarios envisagent une crise économique globale. Dans ces deux cas, les consommateurs sont davantage préoccupés par la chute de leur pouvoir d’achat que par le bien-être animal, les réglementations évolueraient alors peu. Le pétrole pose aussi question. S’il est rare et cher, ce sont nos importations d’Amérique latine qui chuteront, si au contraire des innovations technologiques permettent de réduire les coûts des extractions, la viande sud-américaine à bas prix pourrait avoir de beaux jours devant elle. Les exportations françaises dépendront aussi de cette évolution énergétique. Si elles s’effondrent, c’est tout l’équilibre carcasse qu’il faudra repenser. Certains scénarios considèrent aussi que le changement climatique pourrait accroître les risques sanitaires et toxicologiques, notamment avec de nouvelles maladies bovines. D’où des crises sanitaires de plus en plus fréquentes.

La traçabilité pour se distinguer

Face à des problèmes sanitaires plus fréquents, deux visions s’opposent. Si, sur le marché mondial, la philosophie américaine du traitement en bout de chaîne s’impose, les consommateurs Français pourraient se recentrer sur l’offre nationale, gage de traçabilité, tandis que la restauration privilégierait les importations à bas prix. À l’inverse, si l’Union européenne impose sa perspective sur le marché mondial d’une qualité tout au long de la chaîne via des accords bilatéraux, l’Union européenne pourrait se positionner comme leader sur le marché de l’exportation.

L’étude envisage également la refonte des grilles de prix au stade de gros pour tenir compte de toutes les composantes qualitatives de la viande : bien-être animal, qualité sanitaire, nutritionnelle, gustatives, bonnes pratiques… La bonne information sur la viande et son origine permettrait alors le développement des pièces et les entreprises innoveraient avec des produits pour valoriser les morceaux les moins demandés et les abats.

À partir de ces cinq scénarios, qui ne se veulent pas prophétiques mais qui posent des questions, Interbev souhaite que les professionnels engagent une réflexion et adoptent de concert une démarche stratégique.

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