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Influenza aviaire : « On pense très sérieusement à un système d’alerte rapide »

Anne Richard, directrice de l’Itavi (Institut technique de l’aviculture).
© © Itavi

Les Marchés Hebdo : Une nouvelle influenza aviaire, particulièrement contagieuse, s’attaque au Sud-Ouest après l’éradication par vide sanitaire l’été dernier. Elle fait réfléchir les parties prenantes aux façons de se prémunir à l’avenir d’un mal récurrent. Quelles sont les pistes ?

Anne Richard : Pour faire face au problème compliqué de l’influenza aviaire, différent selon les virus, la DGAL, les professionnels et les vétérinaires réfléchissent à plusieurs pistes. On écarte d’emblée la vaccination. Il n’y a pas de vaccin pour l’espèce canard. La seconde raison, puisqu’on pourrait l’envisager sur d’autres espèces avicoles, est que la règle internationale interdit d’exporter dès lors qu’on a vacciné. On pense très sérieusement à un système d’alerte rapide et plus efficace qu’aujourd’hui. Il est évident que cela sera un élément majeur de prévention. Imaginons-nous en 2018. Une forte mortalité dans un élevage fait suspecter un cas d’influenza. Il faut qu’à l’instant T les voisins, les vétérinaires, les intervenants et pouvoirs publics locaux soient alertés. Quand on circonscrit un cas potentiel, on évite qu’il « fasse des petits » avant de se confirmer.

LMH : Des mesures de biosécurité sont instaurées depuis l’an dernier : plans de circulation dans l’élevage, sas de sécurité, nettoyage et désinfection, gestion des parcours, des fumiers, des aliments… Sont-elles bien appliquées ?

A. R. : Des fiches pédagogiques adaptées à tous types d’élevage avicole sont en accès libre sur le site Internet de l’Itavi. Des formations ont eu lieu, mais la formation doit se poursuivre. Il y a des travaux en cours sur les caisses de transport afin de les rendre plus nettoyables. Ces travaux ont été entrepris l’an dernier, mais n’ont pas eu le temps d’aboutir. Pour les intervenants, ceux qui attrapent les canards prêts à gaver, ceux qui livrent les aliments, une fiche technique est aussi disponible. Il faut en faire la promotion et aussi former les personnels.

LMH : L’organisation de la filière approvisionnant les industriels du foie gras est-elle remise en cause aux niveaux institutionnel et professionnel ?

A. R. : C’est une question difficile sur laquelle les organisations de producteurs se penchent. Il y a des éleveurs de canards prêts à gaver qui livrent plusieurs gaveurs. Comment mieux s’organiser pour, par exemple, faire livrer les gaveurs d’un même secteur, ou d’un secteur équivalent ? Est-il nécessaire que les OP s’entendent ? C’est une piste. La réflexion est en cours.

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