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3 questions à
Grippe aviaire : « La filière œuf va mettre au moins un an à s’en remettre », Loïc Coulombel, président du Snipo

Loïc Coulombel, président du Syndicat national des industriels et professionnels de l’œuf
Loïc Coulombel, président du Syndicat national des industriels et professionnels de l’œuf
© Snipo

Quelle est la situation pour les professionnels de l’œuf ?

Loïc Coulombel - Il manque 8 % de la production française d’œufs, donc c’est très tendu. Pour les industriels, les entreprises fonctionnent au ralenti, plus ou moins selon les bassins. Les utilisateurs d’ovoproduits comme les fabricants de brioche ou de pâtes ont déjà ralenti leurs fabrications, car ils peinent à répercuter la flambée des ovoproduits sur leurs clients. Les œufs coquille pourraient aussi manquer dans certains circuits, les prix étant plus incitatifs vers l’industrie.

Quelles vont être les conséquences à moyen terme ?

L. C. - La grande différence avec les crises précédentes, c’est que là, le manque de matière première va durer. En effet, lors de l’épisode du fipronil en 2017 par exemple, nous avions mis un mois à travailler de nouvelles sources d’approvisionnement, aux États-Unis notamment. Mais cette fois, ils sont aussi touchés par la grippe aviaire. Et l’absence de l’Ukraine sur le marché mondial accentue encore la tension. Pour notre filière, c’est différent des volailles de chair, nous avons un cycle long. Après le dépeuplement, il faut attendre 21 jours pour remettre en place, mais aura-t-on des poulettes ? Sûrement pas assez, il faudra au moins neuf mois pour retrouver le potentiel de production !

Comment se portent les entreprises de la filière ?

L. C. - On est très inquiets. On travaille au jour le jour, dans le brouillard. Cette grippe aviaire intervient dans un contexte de crise à cause de la flambée des coûts de production. On n’est même pas assuré de pouvoir avoir des approvisionnements réguliers en aliment ! Sans craindre de pénurie en France, on s’attend néanmoins à des mois difficiles, jusqu’à cet été. Au moins, vu le manque d’œufs, on peut répercuter la hausse des coûts de production, mais nos clients vont-ils réussir à revaloriser ? Où sera le blocage ? On craint des difficultés pour les entreprises, voire des faillites.

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