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« ECC : la filière est prête, mais les consommateurs en voudront-ils ? »

Anne Richard, directrice de l’Itavi et d’Anvol. © DR
Anne Richard, directrice de l’Itavi et d’Anvol.
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Les Marchés Hebdo : Les distributeurs et restaurateurs basculent vers l’European Chicken Commitment (ECC), la filière est-elle prête ?

Anne Richard : Les annonces se multiplient en effet, mais il faut bien les lire. Par exemple, Lidl a annoncé le 17 juillet se donner tous les moyens pour remplir les critères définis par l’ECC pour 100 % de ses MDD contenant au moins 50 % de viande de poulet d’ici à 2026. Mais, la chaîne annonce aussi qu’elle ne prendra jamais de décision au détriment de la filière. En France, nous sommes prêts techniquement, mais aujourd’hui, le marché s’oriente vers le standard 1er prix. Dans tous les cas, il faudra disposer d’au moins 18 mois pour que tous les investissements en amont soient réalisés et pour disposer des reproducteurs.

LMH : Quels sont donc les risques pour la filière française ?

A. R. : L’ECC se place entre les volailles certifiées, d’un côté, et les labels et les bios, de l’autre. Le surcoût par rapport à du standard s’élève à 27 % en sortie d’élevage, sachant que les souches à croissance lente ont un moins bon rendement en filet. Le surcoût atteint 40 % en sortie d’abattoir et encore, si tous les morceaux peuvent être valorisés en ECC. Si, comme nous le pensons, seul le filet est valorisé alors le surcoût grimpe à 59 %. Sans compter les autres contraintes comme le système d’étourdissement sous atmosphère contrôlé qui n’équipe aujourd’hui que 10 % des abattoirs français.

Propos recueillis par Yanne Boloh

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