Côtes du Rhône : de bons signes de reprise
La Vallée du Rhône, dernière région à être entrée dans la crise viticole, prend le pari d’en sortir la première. Mi janvier, Inter Rhône a annoncé « les premiers signes d’une reprise ». Ce constat se fonde sur l’analyse des courants commerciaux en 2005. A l’export, l’appellation Côtes du Rhône régional a progressé de 9,2% entre 2004 et 2005 au Royaume Uni (soit le même niveau de progression que l’Australie), de 42% (1er semestre 2005) au Pays Bas, de 29% au Danemark et de 5% au USA. Globalement cette reprise de parts de marchés correspond à l’expédition de 7 millions de bouteilles supplémentaires soient près de 150 000hl. Sur le marché intérieur, les volumes vendus en grande distribution ont augmenté de 3,3%, faisant de cette appellation, la plus dynamique du marché.
La progression des volumes a été accompagnée d’un relèvement des cours des Côtes du Rhône. Ils sont passés de 60 euros/hl début juillet 2005 à 75 euros/hl mi novembre et 90/100euros/hl à la mi janvier. Pour parvenir à ces résultats, des moyens financiers très importants ont été mis en œuvre, pris sur les budgets d’Inter Rhône : 6,4 millions euros pour la promotion, 1,7 millions euros pour les aides directes aux entreprises, 510 000 euros pour les mesures à caractère économique et 400 000 euros pour les mesures techniques. Seize millions d’euros, accordés par les banques, ont été injectés dans le vignoble. Ils ont permis la constitution d’une réserve qualitative de 200 000euros/hl, à taux zéro pour les viticulteurs, Inter Rhône prenant à sa charge les frais financiers de cette opération. Un projet du même type est en réflexion pour les Coteaux du Triscastin et les Côtes du Luberon.
Ces stocks destinés à alléger le marché, seront progressivement libérés en fonction des conditions économiques.
En conséquence, et grâce aussi aux limitations drastiques des rendements et à la distillation, les stocks de la récolte 2005 sont considérés comme normaux, autour de 1,1 Mhl. Se défendant de « faire de l’angélisme » Christian Paly, président du Syndicat général des vignerons des Côtes du Rhône, veut également « éviter de plonger dans la naïveté. La route reste longue et compliquée, dit-il. Nous constatons un raffermissement des cours, mais nous avons besoin d’un recul de quelques mois pour affirmer que la partie est gagnée. Il est évident que si d’autres régions dont les surdisponibilités pèsent sur le marché ne font pas d’efforts, la route sera plus longue et plus compliquée pour sortir de ce bourbier. Tout le monde doit prendre ses responsabilités.»