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Bovins : la Turquie continue sa décapitalisation, l’Europe en profite peu

Alors que les abattages de bovins continuent de progresser en Turquie faute de rentabilité de l’élevage allaitant et laitier, les importations de broutards en provenance d’Amérique du Sud devraient rester dynamiques en 2026. L’USDA s’attend aussi à un petit regain de demande de viande bovine, principalement d’origine polonaise. 

drapeau turc
La Turquie est le deuxième importateur d’animaux vivants au monde, derrière les Etats-Unis
© Image by Hüseyin Sevgi from Pixabay

14,3 millions de têtes, c’est le cheptel bovin de la Turquie en 2026 selon les prévisions de l’UDSA, qui table sur un recul de 4 %. Les abattages devraient continuer sur leur dynamique, à cause des coûts de production élevés qui contraignent les marges. Le cheptel a déjà reculé de 4 % en 2025, estime l’USDA.

La décapitalisation bovine reste forte en Turquie

Les analystes évoquent une forte croissance des abattages de bovins en Turquie ces dernières années, avec davantage d’animaux d’élevage et du cheptel laitier sortis des élevages à cause du manque de rentabilité. Dans le secteur laitier, les coûts de l’aliment pèsent pour 65 à 70 % des coûts de production des élevages turcs. Une grande partie de l’aliment est importée. Le prix du lait, fixé par l’État, ne permet pas de couvrir ces coûts. La hausse continue des abattages ampute le futur potentiel turc. L’USDA évoque des pertes de veaux de l’ordre de 400 000 à 500 000 animaux par an, à cause de mauvaises pratiques d’élevage, ce qui correspond au nombre d’animaux importés dans le pays.

La Turquie va importer 450 000 bovins en 2026

La Turquie est le deuxième importateur d’animaux vivants au monde, derrière les Etats-Unis, avec un marché à 788 millions de dollars en 2024. Malgré la baisse du cheptel bovin laitier en Turquie, les importations d’animaux laitiers et de matériel génétique demeurent limitées par l’État.

 

Évolution des importations turques de bovins (Colonnes groupées)

 

L’Amérique du Sud fournit les broutards à la Turquie

La Turquie devrait importer 450 000 bovins en 2026, dont une grande majorité de broutards pour l’engraissement. Le pays a importé 460 000 animaux en 2025, toujours selon les estimations de l’USDA, soit 10,6 % de moins qu’en 2024, principalement en provenance du Brésil et de l’Uruguay. Ce dernier pays fournit notamment des femelles en vue de contrer la décapitalisation. Seules les fermes étatiques sont autorisées à importer des bovins, le secteur privé n’est plus autorisé depuis janvier 2024. Les importations en provenance de l’UE ont chuté en 2025 pour raisons sanitaires, avec la propagation de la FCO. Néanmoins, les opérateurs privés remontent à l’USDA des problématiques sur la qualité des bovins envoyés par l’Amérique du Sud, sur les contrôles et certificats. La Turquie n’importe plus non plus de femelles laitières des États-Unis depuis l’épidémie de grippe aviaire chez les bovins.

 Droit de douane pour l'ESK (agence gouvernementale)Droit de douane pour le privé
Bovins vivants hors reproducteurs00 (mais actuellement interdit)
Reproducteurs00
Viande bovine fraîche, réfrigérée, congelée040 % (mais actuellement interdit)
Viande bovine salée, séchée, fumée0114,5 % (mais actuellement interdit)
Abats de bovins0121,5%

La production de viande bovine n’augmente pas assez en Turquie

La Turquie a produit 1,5 million de tonnes de viande bovine en 2024. Elle devrait en produire 1,7 million de tonnes en 2025, puis 1,8 million en 2026. La fièvre aphteuse a poussé les éleveurs à se séparer d’animaux sans se soucier de leur âge ou de leur état d’engraissement, ce qui a plombé les prix. Le poids moyen à l’abattage se situe à 270-300 kg, contre 400 kg il y a quelques années. Le gouvernement essaie de doper, en vain, la demande en viandes ovines et caprines pour limiter la hausse des abattages.

Hausse attendue des achats de viande bovine de la Turquie

Le gouvernement turc a doublé les importations de viande bovine en 2024, elles ont frôlé 80 000 tonnes. En 2025, elles devraient être un peu en retrait, à 65 000 tonnes, à cause de la hausse des abattages liée à la fièvre aphteuse. En 2026, elles pourraient progresser de 7,6 % à 70 000 tonnes, principalement en origine Pologne

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