Bovineo : la fusion fait la force
À gauche, Mathieu Staub, directeur, et, à droite, Mickaël Bazantay, président de Bovineo.
Les Marchés Hebdo : Comment les groupements Geo et GPVB Cavac se sont-ils rapprochés ?
Mathieu Staub : Nous étions deux groupements en concurrence sur le terrain depuis un certain temps. Des éleveurs ont dit qu'ils en avaient assez de voir se croiser les camions dans les communes, que ça coûtait de l'argent. Les bureaux se sont réunis à partir de juillet 2012 pour réfléchir à quoi mettre en commun pour trouver de la rentabilité dans la filière. On a d'abord construit l'union, puis nous sommes passés à l'étape ultime, la fusion.
Bovineo représente 2 500 adhérents, principalement en Vendée, Maine-et-Loire et Deux-Sèvres, 125000 animaux dont 85000 gras, pour un chiffre d'affaires de 180 millions d'euros et soixante-quinze salariés.
LMH : Que peuvent attendre les éleveurs de la fusion ?
M. S. : Nous avons construit Bovineo sur cinq thèmes. D'abord la massification : quand on regroupe les volumes, on pèse plus face aux abattoirs. Ensuite la segmentation. Nous travaillons avec dix-huit abattoirs, orientons les animaux sur les débouchés à meilleure valeur ajoutée. Nous allons apporter des solutions financières aux éleveurs, en les accompagnant à l'agrandissement et à la création de bâtiments, par la contractualisation, en soutenant les installations. Notre accompagnement sera aussi technique. Pour faire la rentabilité d'un élevage, il faut le bon prix, mais les résultats techniques sont prépondérants. Le dernier aspect concerne la réduction des charges de structure.
LMH : Quels sont les premiers résultats de la coopérative ?
M. S. : Dans un marché local où la production a baissé, nous sommes à +5-6 % de volumes par rapport à l'addition Geo – Cavac. Des éleveurs nous font davantage confiance qu'avant. On a mis en place sur les six premiers mois 650 vaches allaitantes nouvelles dans quatorze élevages et 1 200 jeunes bovins dans douze élevages. Nous connaissons une croissance très forte sur le marché des reproducteurs laitiers. Un mois et demi après la fusion, nous sommes sur la voie de la réussite et formons le quatrième groupement français. La production se doit d'être structurée, de parler d'une voix unie.