Bilan 2018 : hausse du cacao, baisse du sucre et du café

Dans un marché des matières premières agricoles terne, le cacao s’est démarqué en 2018. Les prix ont gagné plus de 25 % sur l’année à Londres comme à New York. Cette hausse s’explique en partie par le niveau extrêmement bas des cours atteint début janvier, au plus bas depuis six ans sur le marché de Londres. Encouragés par ces prix, les raffineurs de cacao se sont rués sur la récolte abondante, ce qui a conduit à un rebond des prix. Pour l’année à venir, une récolte record est attendue en Côte d’Ivoire, mais le phénomène météorologique El Nino pourrait affecter la récolte.
Avec des récoltes abondantes à travers le monde, aussi bien en Thaïlande, en Inde, en Russie que dans l’Union européenne, le cours du sucre a flanché sur l’année, sombrant même à son plus bas en dix ans en août. Depuis le début de l’année, la tonne de sucre blanc a perdu 14,7 % à Londres et la livre de sucre brut a reculé de 18,2 % à New York. Outre l’abondance d’offre, la monnaie du premier producteur, le Brésil, était affaiblie par la crise politique qui a secoué le pays. Les prix se sont cependant ressaisis avec la remontée du real et alors que l’offre, quoique abondante, s’est révélée moins importante que prévu dans plusieurs pays. Le déséquilibre offre/demande devrait s’amoindrir pour la saison 2018-2019, ce qui devrait profiter aux prix à moyen terme.
Le café a lui aussi souffert d’une récolte abondante et de la faiblesse du réal brésilien. La tonne de robusta a reculé de 11,5 % à Londres sur l’année, tandis que la livre d’arabica a cédé 18,7 % à New York. En 2018-2019, un large surplus d’arabica est attendu, avec des récoltes records au Brésil et Honduras. Le robusta devrait aussi connaître une saison de léger surplus de l’offre.