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Agroalimentaire : que faut-il savoir pour exporter vers le Cameroun ?

Alors que le Cameroun fait face à des successions de crises, les autorités font de plus en plus recours aux importations. L’Union européenne est le premier fournisseur de produits alimentaires dans le pays et la France reste parmi les plus actifs aux envois.  

Cameroun photo de supermarché
Le Cameroun reste un partenaire stratégique pour les exportations françaises.
© Catherine Takougang

En janvier 2025 l’USDA rapportait que la valeur des produits agricoles et connexes importés au Cameroun en 2023 s’élevait à près de 1,3 milliard d’euros, soit une progression de 10 % par rapport à l’année 2022. L’Union européenne, en tête des fournisseurs, avait capté cette année-là 43 % des parts de marché, soit 504 millions d’euros de recettes sur les exportations vers le Cameroun.

Les 3 catégories alimentaires les plus importés en 2023, sont :

  • Les céréales, (riz, blé) et légumineuses
  • Les produits laitiers
  • Les grains pour l’alimentation animale

Lire aussi :Produits laitiers : le Nigéria, un marché porteur pour l’export français 

Les importations camerounaises dominées par les envois européens

Selon l’USDA, les produits européens dominent le marché camerounais, bénéficiant d’un accès facilité par des droits d’importation réduits et des transports plus rapides. En comparaison, les États-Unis, beaucoup plus éloignés géographiquement du pays, représentent que 13 % des importations agricoles du pays. D’autres exportateurs tel que la Chine, la Turquie ou l’Inde gagnent du terrain sur le marché camerounais en appliquant une stratégie de prix ultra compétitifs.

Lire aussi : Café : les exportations africaines à la rescousse du marché européen ? 

La France, un partenaire commercial majeur du Cameroun

Les exportations françaises vers le Cameroun ont atteint 574 millions d’euros, dont une part significative en produits agricoles et agroalimentaires. Pour la période de juin 2024 à mai 2025, ces dernières se sont élevées à 165 millions d’euros, répartis entre 142 millions d’euros pour l’agroalimentaire transformé et 23 millions pour les produits agricoles bruts.

Les produits les plus exportés comprennent :

  • les boissons (72 M€, soit 13,3 % du total),
  • les produits alimentaires divers (40 M€, 7,4 %),
  • les produits de culture et d’élevage (23 M€, 4,3 %).

Les produits du travail des grains, les ingrédients amylacés et les aliments pour animaux sont les segments les plus dynamiques, enregistrant une croissance de 57 % entre 2023 et 2024.

Quels sont les produits importés demandés par les Camerounais ?

Au Cameroun, la population urbaine est en croissance et la classe moyenne émergente, ainsi la demande en produits transformés progresse notamment dans les métropoles tel que Douala et Yaoundé, où de nouveaux centres commerciaux se développent. Des enseignes comme Carrefour (via CFAO), Super U, Mahima ou Santa Lucia étendent leur présence dans le secteur formel de la distribution.

Lire aussi : Agroalimentaire : inédit, le solde commercial de la France est déficitaire en janvier 

Cependant, la majorité des achats alimentaires s’effectue dans le secteur informel. Les magasins de rue et les marchés ouverts dominent les ventes au détail, et permettent aux consommateurs, très sensibles aux prix, de se ravitailler sur des portions économiques lors des achats.

Selon les détaillants camerounais, les produits céréaliers pour le petit-déjeuner, les produits laitiers, les conserves et les boissons sont les produits importés les plus populaires auprès des consommateurs.

Des enjeux multiples qui ralentissent le marché 

 Malgré tout, le pays est confronté à plusieurs défis, notamment des goulots d'étranglement dans la chaîne d'approvisionnement, l'érosion du pouvoir d'achat des consommateurs, des coûts d'exploitation élevés, un environnement réglementaire défaillant et des crises en saccadées ces dernières années. Bien que l’inflation générale reste contenue grâce l’ancrage du franc CFA à l’euro, l’Institut national de la statistique a noté une inflation alimentaire marquée au premier semestre 2024, due notamment à la hausse du coût des intrants agricoles, à une baisse de production et à des frais de transport élevés. Ces défis sont en partie responsables de la croissance des marchés informels.

Des besoins structurels en matières premières

L’expansion de l’élevage et de l’aquaculture dans le pays accentuent les besoins en matières premières pour l’alimentation animale, un créneau porteur pour les fournisseurs étrangers.

Lire aussi : Bio : l’Afrique est passée devant l’Amérique du Nord en termes de superficie 

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