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Mercosur : 4 filières agricoles réitèrent leur opposition à l’Assemblée nationale

Viande bovine, volaille, céréales et betterave à sucre, ces quatre filières agricoles françaises ont fort à perdre avec l’accord UE-Mercosur et l’ont de nouveau fait savoir aux députés, demandant un geste fort d’opposition du gouvernement à Bruxelles. 

conférence de presse
Stéphane Travert, député de la Manche et ancien ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a affirmé : « Cet accord ne répond plus aux exigences économiques, sociales et environnementales que l’on est en droit d’attendre d’un accord commercial. L’unanimité autour de la table renforce notre position pour exiger des clauses miroirs.»
© Intercéréales

Le président brésilien Lula da Silva est en visite officielle en France ce 5 juin. Hier, quatre filières agricoles françaises que sont INTERBEV (l’Interprofession élevage et viande), ANVOL (l’Interprofession de la volaille de chair), AIBS (l’Association Interprofessionnelle de la Betterave et du Sucre) et INTERCÉRÉALES (l’Interprofession de la filière céréalière française) ont réitéré, à l’Assemblée nationale et avec le soutien de parlementaires, leur opposition à l’accord UE-Mercosur conclu fin 2024

Lire aussi : Accord UE Mercosur : « les mobilisations agricoles peuvent changer la donne »

L’accord UE-Mercosur bientôt en place ?

Plusieurs voix européennes s’élèvent pour accélérer la ratification de l’accord UE-Mercosur dans un contexte où les États-Unis ne sont plus un partenaire stable et fiable pour les exportateurs européens, notamment automobiles. Mais ces quatre filières françaises alertent sur « le coût économique sans précédent qu’impliquerait la ratification de l’accord ».

Lire aussi : Le fonds de compensation du Mercosur : une provocation pour les agriculteurs européens

Quelles sont les pertes pour les agriculteurs français dans l’accord UE-Mercosur

Interbev pointe le risque de déstabilisation du marché de l’aloyau, pièce la plus rémunératrice des carcasses, tandis qu’Anvol s’inquiète de l’arrivée de filets de poulet

Lire aussi : Viande du Mercosur : « Le bœuf argentin pourrait saturer le segment premium en restauration »

Côté céréales, ce sont les produits de l’amidonnerie et de la maïserie qui menacent les productions françaises. Les 190 000 tonnes de sucre accordées au Mercosur représentent la production annuelle d’une sucrerie française, alors que plusieurs ont déjà fermé ces dernières années, tandis que les 8,2 millions de litres d’éthanol représentent 12 % de la production européenne et l’équivalent de la production française d’alcool à partir de ses betteraves. La filière sucre française serait perdante de cet accord, qui engendrerait une concurrence massive et déloyale sur ses marchés de l’Europe du Sud. 

Lire aussi : Mercosur : en volaille, pourquoi le Brexit accentue le déséquilibre ? 

Estimation de la valeur agricole exposée par filière : (Contingents additionnels prévus par l’accord UE-Mercosur)
FilièreVolume concernéProduits ciblés

Estimation de la valeur

exposée*

Viande bovine99 000 tecAloyaux (filet, faux- filet, entrecôte…)

1.58 milliard €

(99 000 t x prix européen d’aloyaux - 16€/kg)

Viande de volaille180 000 tFilets

1.11 milliard €

(180 000 t x prix européen de filets – 6.17€/kg)

Maïs1 million de tonnesProduits céréaliers

179 millions €

(1 000 000 t x 179€/t)

Sucre190 000 tSucre de canneNon estimé**
Ethanol8.2 millions d’hectolitres

Ethanol à utilisation industrielle et

biocarburants

Non estimé**
Total--2.87 milliards €

* Valeurs indicatives calculées sur des prix moyens du marché européen.

** Les filières sucre et éthanol ne font pas l’objet d’une estimation consolidée en raison de la forte volatilité des cours mondiaux

Lire aussi : Mesures miroirs : 5 questions sur ce que l'UE peut faire sur la viande et les végétaux

Une demande d’opposition nette de la France

L’accord UE-Mercosur est un accord mixte, pour l’heure, la France peut donc s’y opposer et ces quatre filières « appellent donc le gouvernement à faire valoir ce droit de refus, en cohérence avec la position constante affichée depuis 2019 ».

Lire aussi : Mercosur : « je continue à me battre » déclare Annie Genevard

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