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L’alimentation animale, point faible de l’élevage européen, comment mieux résister aux chocs ?

Et si un évènement climatique plombait la production mondiale d’oléagineux (colza, soja, tournesol) ? C’est la question que s’est posée la Commission européenne, travaillant sur un scenario hypothétique ; avant de proposer des stratégies pour rendre l’élevage européen plus résilient.

un silo à grain dans un paysage de sécheresse et de vent
L'élevage européen est très dépendant des protéines importées, que se passerait-il en cas de choc climtique extrême ?
© Généré par l'IA

2035. Un évènement climatique extrême conduit à une baisse des rendements de 15 % à 20 % en soja, tournesol et colza chez les principaux producteurs que sont les États-Unis, le Brésil, l’Argentine, la Russie, l’Ukraine et le Kazakhstan. Science-fiction ? Non, modèle établi par la Commission européenne qui cherche à étudier les vulnérabilités de l’agriculture européenne. Et l’élevage semble être le talon d’Achille de l’UE avec sa forte dépendance aux protéines importées. 

Lire aussi : A quoi ressemblera l’Europe laitière dans 10 ans ?

Quel impact d’un évènement climatique extrême sur les marchés ?

Un tel évènement conduirait à une baisse des disponibilités en protéines végétales de 7 % au niveau mondial. Bruxelles calcule ainsi une chute de 15 % de la production de soja et de 5 % pour le colza et le tournesol. Dans ce contexte, elle s’attend à une envolée des prix au producteur du soja de 90 % par rapport à une année normale, et d’une hausse de 40 à 50 % des cours des autres oléoprotéagineux. 

Envolée des prix des produits animaux

En conséquence, la Commission estime que les prix à la production du porc et de la volaille progresseraient de 10 % tandis que ceux des veaux et bovins gagneraient 5 % par rapport à une année normale. D’où une chute de la consommation de l’ordre de 70 000 tonnes pour la volaille, soit -1 %. Un effet assez mesuré, notamment car la hausse du prix à la production ne sera pas entièrement répercutée au consommateur (+ 3 % en porc et +4 % en volaille en rayon). Au niveau du commerce extérieur, le modèle anticipe une hausse de 4 % des importations de viande bovine et de 1 % pour le porc, mais une baisse en volaille. 

Quelles mesures peuvent améliorer la résilience de l’élevage européen

Bruxelles met en lumière deux stratégies : 

  • Travailler à l’amélioration des rendements des oléoprotéagineux cultivés en Europe, grâce à des investissements et des gains technologiques qui pourraient conduire à une hausse de 20 à 40 % des rendements dans 10 ans pour atteindre ceux des meilleurs producteurs mondiaux.
  • Améliorer l’efficacité de la nutrition animale : Porc et volaille ont encore des gains de productivité à aller chercher. Bruxelles calcule que les éleveurs européens pourraient produire 2 à 4 % de porc ou volaille en plus avec la même quantité d’alimentation animale dans 10 ans. 

Mieux comprendre les systèmes alimentaires est primordial

Ces mesures permettraient de moins importer de viande en cas de choc climatique. Même si la consommation est attendue en recul, la production européenne de viande et de volaille serait à même de mieux résister. Pour autant, la Commission relève que les deux stratégies proposées ne sont pas suffisantes pour rendre l’élevage européen résilient. Pour s’attaquer la dépendance protéique de l’élevage, et, plus généralement de l’agriculture européenne, il faudra encore étudier davantage les systèmes alimentaires. 

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