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« La consommation de lapin par habitant en France a baissé de 140 g depuis 2020 » selon l’Itavi

Malgré le succès des découpes en GMS, les ménages français ont consommé moins de lapin en 2024. En cause, des formats de ventes moins attractifs et des prix dissuasifs pour les plus modestes. Néanmoins en RHD, la consommation est en hausse. Ce secteur pourrait servir de levier pour dynamiser les ventes de lapin.

lapins en rayon
Toutes les catégories de viandes de lapin sont en recul en grande distribution, à l’exception des gigolettes.
© Catherine Takougang

La France est le troisième producteur de viande de lapin dans l'UE. Mais les abattages sur le premier trimestre de 2025 ont baissé de 2,9% par rapport à la même période en 2024. Le manque de dynamisme de la demande a notamment entraîné, en début d’année, la fermeture de l’avant-dernier sélectionneur de lapin. Il ne reste plus qu’un seul sélectionneur dans l’Hexagone.

Lire aussi : « Le prix n’est plus le seul critère déterminant dans l’achat de viande de lapin » 

 La consommation de lapin recule

En 2024, la consommation de lapin par les ménages était en repli de 14,2%, tandis que le prix moyen de la viande de lapin a progressé de 1,6 % en grande distribution. La consommation de lapin de chaque Français équivalait à 300 g par an en 2024. «La consommation de lapin par habitant en France a baissé de 140 g depuis 2020 » alerte Simon Fourdin, directeur économique de l’Itavi, lors d’un webinaire.

Le recul de la consommation est plus marqué en grande distribution qu’en restauration hors domicile (RHD). Les achats des ménages se sont établis à 13 200 tonnes en 2024.

Lire aussi : Viande, légumes : que représente le débouché de la restauration ? 

Le lapin est la viande qui subit le plus la déconsommation à domicile des foyers, avec 33% d’achats en moins entre 2020 et 2024. Les autres viandes les plus touchées sont les viandes ovines, la pintade et le canard.

 Le lapin entier recule au profit des découpes en GMS

« Le lapin entier était déjà passé sous la barre des 50 % en 2023, et la tendance se poursuit en 2024 », explique Simon Fourdin. Désormais, les lapins entiers ne représentent plus que 47,5 % des ventes. Moins adapté aux modes de vie actuels et aux foyers de plus en plus petits, ce format laisse place aux découpes telles que les cuisses et gigolettes qui sont plus pratiques et accessibles.

«  Le lapin entier était déjà passé sous la barre des 50 % en 2023, et la tendance se poursuit en 2024 »

Parmi les freins à l’achat de lapin, le prix reste un élément dissuasif. En grande distribution, Le prix moyen par portion (1,90 €) reste nettement supérieur à celui du poulet (1,22 €), ce qui oriente les consommateurs vers cette alternative plus économique.

Toutes les catégories de produits cunicoles sont en recul, à l’exception des gigolettes. En 2024, leurs volumes d’achat ont progressé de 9,6 %, tandis que leur prix moyen a diminué de 2 %, ce qui en fait l’un des rares produits lapins à échapper à la hausse générale des prix en GMS.

Lire aussi : Moins de famille, plus de petits foyers, comment l’industrie alimentaire s’adapte à la démographie 

Le lapin ne trouve pas de preneur dans les foyers modestes

Les ménages à revenus modestes consomment très peu de lapin, car ils privilégient des viandes plus accessibles au niveau du prix, étant donné leur sensibilité accrue au prix des denrées. Également, il y’a une moindre accessibilité de l’offre dans les circuits de hard discount et de déstockage, qui sont plus fréquentés par ces types de foyers.

 Le lapin reste prisé des seniors

Les personnes de plus de 65 ans surconsomment la viande de lapin. Ils ont acheté 81% des volumes disponibles en GMS en 2024. « Ce segment de population garde des habitudes alimentaires traditionnelles et privilégie la qualité dans leur alimentation » indique Simon Fourdin.

 « L’enjeu de la filière est d’aller chercher des parts de marché en RHD, il y’a un potentiel de consommation à exploiter »

Pour Simon Fourdin, l’avenir de la filière repose sur la capacité à « réconcilier les jeunes générations avec la diversité des protéines animales », et à redonner une place à la viande de lapin dans leurs habitudes alimentaires.

La RHD, un levier pour relancer la consommation de lapin

Le secteur de la RHD résiste à la baisse de la consommation. En 2024, 36% de la consommation de lapin s’est faite via le circuit RHD contre 32% en 2023. « L’enjeu de la filière est d’aller chercher des parts de marché en RHD, il y’a un potentiel de consommation à exploiter » indique Simon Fourdin.

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