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International
La Chine va-t-elle continuer d'importer la viande dont elle a besoin ? 

La Chine est confrontée à un défi majeur, nourrir sa population. Aujourd’hui, elle importe massivement. A long terme, elle espère atteindre l’autosuffisance alimentaire.   

© Nuno Alberto

Chine et autosuffisance alimentaire, une équation possible ? La Chine doit nourrir 18,3 % de la population mondiale. Pour y parvenir, l’Empire du milieu dispose de 8,5 % de la surface arable de la planète et de 6,5 % des ressources en eau d’après le conseiller agricole de l’ambassade de France en Chine. Néanmoins, la production chinoise se heurte à de multiples freins comme la baisse de la fertilité des sols, la pollution des eaux.  

Les Chinois friands de protéines animales   

Aujourd’hui, le pays n’a d’autre choix que de se tourner vers les importations. Surtout que les revenus progressent au sein de la population. Les habitudes alimentaires ont donc tendance à se diversifier. Par exemple, la consommation de produits carnés a atteint 49 kg/habitant en 2018, le triple de 1990. En œuf et en produits laitiers, la consommation a été multipliée respectivement par 10 et par 26 sur cette période. Cette dépendance est croissance. Par conséquent, le déficit agroalimentaire chinois prend de l’ampleur et la Chine importe même des produits issus de l’agroalimentaire en provenance de pays avec lesquels elle entretient parfois des relations conflictuelles. C'est le cas des Etats-Unis, troisième fournisseur après l'Australie et la Thaïlande.  

Léger retour de la consommation après covid  

L’assouplissement des mesures mises en place pour lutter contre la propagation du covid-19 n’a pas eu l’effet escompté en termes de consommation. Le Nouvel an n’a pas non plus été favorable à un retour de la consommation. En avril, les indicateurs économiques étaient moroses, notamment car le chômage est élevé chez les jeunes.   

Bons espoirs pour les importateurs de porc  

Toutefois, les prévisions sont plutôt optimistes pour les importateurs de porc. La production devrait afficher une baisse de 2 % (700 millions de têtes) en 2023. Quant à la production de viande, elle est annoncée plus stable à 55,5 millions de tonnes (Mt) bien en dessous de la consommation (57,6 Mt). Dans ce contexte, l’USDA prévoit des importations de viande de porc en hausse de 2,2 Mt en 2023 (+4 % vs 2022). Elles ont déjà progressé de 20 % sur les quatre premiers mois 2023/2022. Dans le même temps, plusieurs analystes annoncent un retour de la peste porcine africaine. 

Cependant, ce retour au vert n’a pas profité à la France. La Chine a peu importé en provenance de la France d’après FranceAgriMer. La tendance est similaire pour les abats de porc, le retour des achats, les importations mondiales ont augmenté de 6,8 %, ceux depuis la France de 1,9 %. La visite présidentielle laisse de bons espoirs à la filière.   

Riposte de Pékin   

Face aux retours des importations, Pékin réagit. Le gouvernement souhaite accorder plus de place au productivisme. A titre d’exemple, le plan quinquennale -14ème plan- œuvre pour un maintien de la politique de revitalisation (stabilisation des populations en zone rurale, développement rural durable). Autre objectif de ce plan, faire de la production agricole une priorité. D'autre part, le gouvernement national met en œuvre un productivisme volontarisme notamment en faisant de la production céréalière une propriété, en modernisant la production, en actionnant une “transition agroécologique” sur un modèle local.  

Solutions alternatives  

Pékin plaide également pour des politiques favorables à la baisse de la consommation en encourageant les régimes sans viande ou plus allégés en viande (15-27 kg/an). La lutte contre le gaspillage alimentaire est aussi l’une des solutions alternatives. D'autre part, le gouvernement mise sur les technologies disruptives pour trouver des substituts de viande. L'aspect démographie est également un levier pour réduire les importations. Déjà la population a baissé en 2022.   

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