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Viande bovine : comment Ejendu valorise les veaux laitiers bretons ?

Le projet Ejendu a donné naissance à une filière durable de viande bovine issue d’animaux nés, élevés et abattus en Bretagne. Les produits sont adaptés à la restauration et plaisent aux clients, appelant la filière à poursuivre son développement.

© Groupe Bigard

Porté par le groupe Bigard, le projet Ejendu a donné naissance à une filière viande bovine issue d’animaux nés, élevés et abattus en Bretagne pour le hors domicile, segment très prisé par les importations. « Le but est de valoriser les veaux du territoire breton, habituellement destinés à l’export ou à la boucherie. Les animaux concernés sont des veaux laitiers croisés Prim’Holstein et Limousine pour en accroitre les qualités bouchères », détaille Célia Boivent, chargée de développement filière bovine Normandie Bretagne du groupe Bigard. Le projet se devait d’aboutir à l’élaboration d’un produit répondant aux demandes de prix, de tendreté et de régularité, « une demande à laquelle le marché français ne répond pas aujourd’hui », souligne Anne-Laure Vabre, coordinatrice filières amont du groupe Bigard.

Les premiers essais se sont déroulés à l’initiative d’Interbev Bretagne, sur la station de Mauron entre 2016 et 2018. Les animaux étaient abattus à 18 mois d’âge, pour un poids moyen de 320 kg. La filière compte aujourd’hui une quarantaine d’élevages engraisseurs engagés qui ont abattu 1601 animaux en 2022, contre 1042 bêtes en 2021. « Les conformations des animaux sont bonnes. Les abattages ont démarré en septembre 2020 et 2021 a été notre première année pleine, précise Anne-Laure Vabre. Nous voulons recruter de nouveaux acteurs pour poursuivre ce développement, à savoir des éleveurs, mais aussi des grossistes et restaurateurs pour y proposer notre produit ».

Une filière multi-performante

La filière Ejendu progresse vers un objectif ambitieux : être vers une filière multi-performante qui répond à des enjeux environnementaux, notamment en adoptant des conduites alimentaires de précision et à des enjeux sociétaux par la mise en place d’une évaluation du bien-être animal. « Nous mettons en place des mesures d’amélioration continue de la filière », indique Célia Boivent. La filière Ejendu se veut cohérente en produisant une viande de qualité pour les consommateurs de la restauration hors domicile tout en valorisant des veaux laitiers locaux.

« La filière doit être capable de rémunérer l’ensemble des parties et permettre au client de valoriser le produit final grâce à sa qualité et son identité régionale », assure Anne-Laure Vabre. Les acteurs de la filière sont liés par des contrats assurant un prix minimum aux éleveurs et sécurisant les volumes pour l’aval. La cohérence de la filière tient également à la place de l’atelier d’engraissement, en s’insérant dans un système déjà en place tout en valorisant des bâtiments déjà existants. Les animaux, dociles, demandent un temps de travail modéré.

Les acteurs impliqués ne se ferment pas les portes d’un éventuel élargissement des possibilités de débouchés à l’avenir mais il ne s’agit pas encore d’une priorité. « La filière Ejendu est aujourd’hui un travail dans lequel nous sommes fiers de nous investir avec nos partenaires amont, et avec lesquels nous souhaitons continuer à avancer. », conclut Célia Boivent.

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