Aller au contenu principal

L’Europe importe-t-elle du bœuf aux hormones brésilien ?

Les autorités brésiliennes peinent à assurer la fiabilité des déclarations des opérateurs sur la non-utilisation d’hormones chez les bovins dont la viande sera exportée vers l'UE car les dispositions actuelles en place pour garantir le respect de cette exigence sont inefficaces, pointe un rapport de Bruxelles. Un pavé dans la mare alors que le traité avec le Mercosur est toujours en négociation.

A cargo ship loaded with refrigerated containers labeled 'Brazilian beef' sails across the ocean, with the Brazilian flag on the ship.
Selon le ministère brésilien de l’Agriculture, en 2023, le Brésil a exporté environ 41 000 tonnes de viande bovine vers l'UE
© Généré par l'IA

L'importation de viande de bœuf ayant un traitement aux hormones est interdite par la Communauté économique européenne depuis 1989. Et pourtant, l’Union européenne importe-t-elle du bœuf aux hormones, c’est-à-dire de la viande issue de bovins traités avec de l'œstradiol 17β, en provenance du Brésil 

Lire aussi : Accord UE-Mercosur : et si c’était pour novembre ?

Des dispositions inefficaces contre le bœuf aux hormones

L’Union européenne a réalisé un audit, du 27 mai au 14 juin 2024, afin d’évaluer la mise en œuvre des contrôles officiels sur les résidus de substances pharmacologiquement actives, de pesticides et de contaminants. Les inspecteurs s’attachaient à la viande bovine, la volaille et le miel. Le rapport de cet audit a conclu que le système de contrôle des résidus était globalement conforme aux exigences de l'UE mais pointe des lacunes sur :

  • La conformité aux limites maximales résiduelles autorisées dans l’UE
  • Les contrôles de qualité dans les laboratoires
  • La séparation des systèmes de production pour garantir que les aliments provenant d'animaux traités avec de l'œstradiol 17β à des fins thérapeutiques ou zootechniques ne soient pas exportés vers l'UE.

Lire aussi : Bovins : la stratégie conquérante du Brésil à l’export porte ses fruits

Le Brésil peut-il être maintenu sur la liste des pays autorisés à exporter du bœuf vers l'UE ?

« L’autorité compétente ne peut pas garantir la fiabilité des déclarations sur l'honneur des opérateurs concernant la non-utilisation d'œstradiol 17β chez les bovins » peut-on lire dans le rapport, qui pointe aussi que le ministère brésilien « n'est pas en mesure d'attester de manière fiable de la conformité des opérateurs avec la section correspondante du certificat sanitaire modèle de l'UE pour les exportations de viande bovine vers l'UE ».

« Pas en mesure d'attester de manière fiable de la conformité des opérateurs »

 De quoi peut-être mettre « en question le maintien de l'inscription du pays pour les bovins à l'annexe -I du Règlement d'exécution (UE) 2021/405 ». L’UE demande donc au Brésil de renforcer le système de contrôle et de suivi de l'utilisation d'œstradiol 17β chez les bovins destinés à l'exportation vers l'UE, et de mettre en place des mesures plus efficaces pour garantir que seul du bétail n'ayant jamais été traité aux hormones soit exporté vers l'UE.   

Interbev demande l'arrêt des négociations avec le Mercosur

La filière viande française demande à Bruxelles de « tirer toutes les conséquences de ce rapport et de mettre un terme définitif aux négociations avec les pays du Mercosur ». « La sécurité sanitaire des consommateurs et la défense des standards stricts de production, piliers de l’agriculture européenne, ne peuvent plus être compromises » réagit ainsi l'interprofession sur les réseaux sociaux.

Voir le rapport de la direction générale de la santé et sécurité alimentaire

Selon le ministère brésilien de l’Agriculture, en 2023, le Brésil a exporté environ 41 000 tonnes de viande bovine, 59 000 tonnes de viande de volaille et 2 800 tonnes de miel vers l'UE. En décembre 2023, environ 1 220 fermes bovines (situées dans neuf États) figuraient sur la liste des exploitations bovines autorisées à livrer du bétail à 53 abattoirs approuvés par l'UE. Il existe 26 abattoirs de volaille et 346 usines de transformation de miel enregistrées auprès du Service Fédéral d'Inspection.

Les plus lus

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

Dépalettiseur
Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

La transition vers l’œuf alternatif est bien amorcée par l’amont de la filière œuf. Mais il faut plus de poules en code 2 ou 1…

Poules standard dans un poulailler automatisé
Le Sud-Ouest se tourne vers le poulet standard pour concurrencer les importations

La France reste confrontée à la hausse des importations de poulets standards, qui représentent désormais un poulet sur deux.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio