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Bovins : 3 facteurs à prendre en compte pour comprendre le marché irlandais

La production de viande bovine devrait reculer légèrement en Irlande cette année, et devrait changer de manière structurelle dans les années qui viennent. La France reste une destination clé pour la viande de bœuf irlandaise.

troupeau de boeuf en irlande
Le cheptel allaitant irlandais est en perte de vitesse
© Réussir

85 à 90 % de la viande bovine produite en Irlande est exportée, d’où l’importance de surveiller la filière bovine de ce petit pays où l’élevage est roi. « Il y 110 000 élevages bovins en Irlande, autant qu’en France, sur un territoire beaucoup plus, avec beaucoup de pluri-actifs », explique Germain Milet spécialiste du marché pour Bord Bia. 

Lire aussi : La stratégie de la filière bovine irlandaise : environnement et compétitivité

Une baisse attendue de la production bovine en 2024

La production devrait reculer en 2024, avec des abattages attendus à 1,76 million de têtes, soit un repli de 2 % sur un an. Dans le détail, les perspectives sont à un recul de 29 000 têtes des abattages de « prime cattle », (bœufs et génisses de moins de 30 mois nourris à l’herbe), à une hausse de 13 000 têtes des abattages de vaches et enfin une baisse de 14 000 têtes pour les autres catégories. La production baisse donc pour la troisième année consécutive et le record historique de 2022 mais n’en reste pas moins dans la lignée des années précédentes.

Lire aussi : Lait : ce qu’implique la baisse de collecte irlandaise

Le succès des semences sexées va faire évoluer le marché

Comme les effectifs de vaches laitières et allaitantes reculent de respectivement 5,5 % et 1,45 % entre mai 2023 et mai 2024, les naissances de veaux se tassent sans surprise (-1,5 % soit 29 500 animaux de moins en 2024 qu’en 2023). Mais ce repli cache d’importante disparités, reflet de l’évolution des pratiques agricoles. 

 « Il y aura prochainement un impact sur les abattages, avec davantage de croisés Hereford et Angus »

Ainsi les naissances de veaux mâles issus de pères allaitants progressent (+4 %) mais celles de veaux mâles issues de pères laitiers sont en chute libre (-17 %), reflet de l’usage accru des semences sexées. « Il y aura prochainement un impact sur les abattages, avec davantage de croisés Hereford et Angus », prévient Germain Milet. Ainsi si le nombre d’animaux abattus baisse, mais que les croisement lait viande progressent, les tonnages pourront ne pas reculer d’autant, voire progresser. 

Lire aussi : La Chine réautorise le bœuf irlandais, « des perspectives favorables »

Des débouchés export qui se diversifient doucement

En 2023, le chiffre d’affaires à l’export de la filière bovine irlandaise pesait 3,1 milliards d’euros, pour 490 000 tonnes équivalent carcasse. En valeur, 47 % des débouchés étaient tournés vers le Royaume-Uni, 47 % vers l’Union européenne et 6 % vers les Pays-Tiers. L’Irlande continue sa stratégie de diversification pour être moins dépendante du Royaume-Uni, entamée en amont du Brexit. « Ce désengagement se fera sur le temps long », prévient Germain Milet. A noter qu’en volumes les pays tiers pèsent désormais pour 10 % des volumes, puisque les abats envoyés notamment en Asie et au Ghana sont moins valorisés. 

Lire aussi : Agroalimentaire : le secret de la résilience irlandaise à l’export

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