Ovosexage : fin de l’accord de financement, qui va payer ?
Le Cnpo annonce anticiper la fin de l’accord sur le financement de l’ovosexage, douloureusement négocié il y a huit mois, car il était fortement déficitaire. Dorénavant, le surcoût sera porté par les éleveurs et répercuté dans les contrats à l’aide d’un indicateur publié par l’Itavi.
Le Cnpo annonce anticiper la fin de l’accord sur le financement de l’ovosexage, douloureusement négocié il y a huit mois, car il était fortement déficitaire. Dorénavant, le surcoût sera porté par les éleveurs et répercuté dans les contrats à l’aide d’un indicateur publié par l’Itavi.

L’interprofession française des œufs, le CNPO, annonce par communiqué de presse changer le mode de financement de l’ovosexage. Désormais, le coût de l’ovosexage sera directement intégré dans les contrats grâce à un indicateur type « Egalim » du coût de production des poussins issus de l’ovosexage et calculé par l’Itavi.
Tous les articles sur le décryptage des prix des œufs
Un précédent accord sur l'ovosexage déficitaire
« Il y avait urgence, nous n’avions plus le choix, l’accord interprofessionnel actuel n’était plus suffisant pour couvrir les coûts de l’ovosexage » explique Alice Richard, la directrice du CNPO. Cet accord avait nécessité trois mois de tractation houleuse, la GMS ne souhaitant plus porter seule le prix de l’ovosexage. Initialement portée à 39 centimes/100 œufs ; la contribution volontaire étendue (CVE) au financement de l’ovosexage était tombée cet été à 31 centimes/100 œufs.
« Le déficit serait monté à 6 millions d’euros pour le CNPO au mois d’août prochain »
« Nous avions anticipé une baisse des coûts de production des poussins mais comme prévu, 31 centimes/100 œufs est insuffisant », continue Alice Richard, qui estime que si l’interprofession n’avait pas réagi maintenant « le déficit serait monté à 6 millions d’euros pour le CNPO au mois d’août prochain et cette somme n’aurait pas pu être compensée aux couvoirs ». En revanche, les grossistes, nouvellement soumis à contribution, ont joué le jeu puisque « l’assiette du nombre d’œufs cotisé correspondait à nos attentes », précise-t-elle. Le précédent accord, temporaire, devait expirer en septembre 2026 et c'était déjà cette solution contractuelle qui était envisagée pour la suite. « Nous avons simplement pris de l’avance » résume Alice Richard.
Lire aussi : Les accouveurs demandent une compensation équilibrée des coûts d’ovosexage
Les éleveurs paieront plus cher les poules
Concrètement, les éleveurs vont devoir payer plus cher les poulettes. C’était pourtant une ligne rouge de l’amont, qui craignait les avances de trésorerie que ce surcoût va engendrer. Ce surcoût sera intégré dans leurs contrats type Egalim grâce à l’indice Itavi du coût du poussin, disponible à partir du 1er décembre. « Ces contrats concerneront aussi la RHD et l’ovoproduit », précise Alice Richard. C’est ce dernier point qui cristallise les craintes. Si les poules blanches, souvent utilisées pour l’industrie sont exemptées de l’ovosexage, les œufs issus de poules rousses ne le seront pas.
« Nous craignons des distorsions de concurrence avec les importations »
« Nous craignons des distorsions de concurrence avec les importations » alerte Alice Richard. Seules la France, l’Allemagne, la Suisse, ont interdit le broyage des poussins mâles. Les Pays-Bas ont annoncé une échéance en 2026, l’Italie en 2027. Sur le marché spot, en revanche, il n’y aura pas de prise en compte du coût de l’ovosexage.