Aller au contenu principal

Importations agricoles ukrainiennes : quel compromis à Bruxelles ?

Les mesures commerciales autonomes pour l’Ukraine seront prolongées mais avec des mécanismes de sauvegarde pour des filières dites sensibles que sont la volaille, les œufs, le sucre, l’avoine, le gruau, le maïs et le miel. Blé et orge ne sont pas concernés.

un conteneur posé sur une route de campagne avec le drapeau ukrainien dessiné dessus
L'UE va plafonner ses importations en provenance d'Ukraine.
© Généré par l'IA

Comme attendu, les colégislateurs européens sont parvenus le 8 avril, à l’occasion d’un trilogue, à un compromis pour prolonger d'un an les mesures commerciales autonomes pour l’Ukraine. Les eurodéputés de la commission du Commerce international (Cominta) l'ont ensuite validé le 9 avril. Conformément à la proposition du Conseil de l’UE du 27 mars, le nouvel accord politique avec le Parlement européen permet notamment d’élargir au second semestre 2021 la période de référence permettant de calculer le seuil de déclenchement du mécanisme de « frein d’urgence » automatique. L’intégration de cette période, antérieure à l’invasion de l’Ukraine par la Russie permet mécaniquement d’abaisser les seuils, mais les opérateurs agricoles espéraient que l’année 2021 serait intégralement prise en compte. Les importations seront ainsi plafonnées aux volumes moyens importés entre mi-2021 et fin 2023, niveaux au-dessus desquels des droits de douane seront réimposés sous 14 jours. 

Lire aussi : L’UE a acheté 7 fois plus d’œufs ukrainiens en 2023 qu’en 2021

Davantage de contrôles sur les importations de céréales, mais pas de seuils

Le blé tendre et l’orge ne sont, encore une fois, pas intégrés au dispositif (contrairement à la volaille, aux œufs, au sucre, à l’avoine, au gruau, au maïs et au miel). Mais Bruxelles promet d’intensifier son contrôle sur les flux d’importations de céréales pour éventuellement mettre en place des mesures d'urgence en cas de déséquilibre, même si le marché n’est perturbé que dans un seul pays de l’Union. 

Pour le Copa-Cogeca, « bien que la période de référence soit légèrement prolongée, l'absence d'inclusion du blé tendre et de l'orge et la période de référence incomplète restent préoccupantes pour les agriculteurs ».

Lire aussi : Exportations agricoles et alimentaires : pourquoi l'Europe bat des records et pas la France

La libéralisation des échanges envisagée

Le processus de validation du compromis par les institutions européennes devrait être expéditif. Le texte a d’ores et déjà reçu l’aval des représentants des États membres lors de la réunion qui a suivi le trilogue. De son côté, la commission du Commerce international du Parlement européen se prononcera le 9 avril, pour que l’accord soit présenté à la dernière plénière de la législature, prévue à Strasbourg du 22 au 25 avril. L’exécutif européen s’engage aussi à lancer une discussion sur la libéralisation permanente des droits de douane avec l’Ukraine, de quoi augurer de nouvelles crispations agricoles.

Avec Agra

Les plus lus

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Dépalettiseur
Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

La transition vers l’œuf alternatif est bien amorcée par l’amont de la filière œuf. Mais il faut plus de poules en code 2 ou 1…

Poules standard dans un poulailler automatisé
Le Sud-Ouest se tourne vers le poulet standard pour concurrencer les importations

La France reste confrontée à la hausse des importations de poulets standards, qui représentent désormais un poulet sur deux.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio