Aller au contenu principal

Relance des produits transformés bio : les conseils de trois experts

Les transformateurs, distributeurs et interprofessions régionales des filières biologiques se sont retrouvés ce 3 octobre pour « un état des lieux et des pistes de sortie de crise ».

 

Les partenaires de la distribution bio ont participé à l'AG du Synabio 2023
© SC

Pour son assemblée générale 2023 le Synabio a fait monter sur une estrade à Paris trois experts de la commercialisation en distribution : Emily Mayer, directrice des études de Circana, Frédéric Milgrom dirigeant du cabinet B2C Advisors et Fabien Foulon, expert en circuits spécialisés en son cabinet Détail & Retail.

Emily Mayer (Circana) a fait état d’un retour du marché des produits biologiques à son niveau de 2019 en nombre de produits et de 2018 en poids. « Il y a eu un fort développement des assortiments ; qui n’ont pas eu le temps de se consolider », a-t-elle analysé, invoquant notamment la prise de place dans les rayons « d’autres promesses du bien consommer » et « une petite crise de confiance » à l’égard du Bio. L’écrémage en grande distribution a évolué entre 10,5 % et 12% depuis douze mois, une enseigne étant allée jusqu’à supprimer 25% de références Bio. L’experte en consommation signale que le marché de détail bio se « polarise » au profit d’une consommation urbaine.

Les suggestions de Circana

Emily Mayer a trouvé un argument à l’intention des distributeurs généralistes dans une étude de visibilité avec Léa Nature, selon laquelle une augmentation de 1% des références biologiques dans le rayon épicerie fait croître de 1,2% le chiffre d’affaires du magasin. La directrice des études de Circana indique 3 axes à travailler :

  • l’accessibilité par le prix,
  • la pédagogie pour débloquer le frein des habitudes – elle a insisté sur cet axe -,
  • et faire plaisir.

Des écarts de prix compréhensibles et du sens

Frédéric Milgrom (B2C Advisors) a pointé l’enjeu commercial et logistique de la concentration des circuits de distribution de produits biologiques. Il conseille de diminuer ou de rendre compréhensibles les écarts de prix avec les produits conventionnels. Son cabinet a établi avec le mouvement Maison de la Bio les coefficients multiplicateurs entre marques nationales leaders bio et conventionnels. Ceux-ci vont jusqu’à 2,7 (pour 4 tranches de jambon). Il a jugé utile de signaler les prix inférieurs dans les magasins spécialisés et de recommander la vente en vrac. « On peut apporter du sens à l’achat de produits bios », a-t-il suggéré, précisant qu’il croyait beaucoup au cercle régional. Enfin le cabinet B2C Advisors montre que la restauration collective offre des potentiels de ventes supérieurs, n’ayant pas atteint sa quote-part sous Egalim.

« Le chiffre d’affaires par mètre carré va re-progresser pour la première fois depuis plusieurs années en magasins bios »

Fabien Foulon (Détail & Retail) a confirmé la reprise dans les circuits spécialisés (+ 1,6% en juillet, + 1,3% en août selon l'agence Good BioAnalytics) et le regain de part de marché de ceux-ci (+2% pour l'alimentaire sur 3 mois). « Le chiffre d’affaires par mètre carré va re-progresser pour la première fois depuis plusieurs années », a-t-il affirmé. Il a rappelé que 2 % de consommateurs inconditionnels de la Bio, représentent à eux seuls, selon Obsconso, 20 % de la consommation de produits bio et 40% des achats en magasins spécialisés. En dehors de ce noyau dur, toutes les fréquences d’achat sont descendues d’un cran. L’observateur des circuits spécialisés voudrait voir davantage de plats préparés pour les consommateurs ne cuisinant pas. Il souligne que les consommateurs habitués des grandes surfaces conventionnelles s’attendent à trouver les plats cuisinés au rayon frais. « Les magasins pourraient chercher à améliorer le conseil pour recruter, et pourquoi pas offrir des cours de cuisine », a-t-il tenté.

Les plus lus

au premier plan, tête de boeuf, dans un marché aux bestiaux
DNC : quel impact sur les prix des broutards, petits veaux, jeunes bovins et vaches ?

Alors que le marché des bovins dans son ensemble était dans une conjoncture très favorable et rarement vue, la dermatose…

Poulets standard européen
Poulet : plus de 300 €/100 kg, le marché européen s’emballe

Les prix européens du poulet s’envolent, car la production progresse moins vite que la consommation. Si l’Ukraine est un peu…

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio