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Viande
Veau de boucherie : début d’année dans la prudence

Après une année 2019 chaotique, les opérateurs se montrent prudents dans les mises en place. Les prévisions de production de veaux de boucherie pour 2020 sont à la baisse.

La production de veaux gras devrait se replier de 1,5 % en 2020. © DR
La production de veaux gras devrait se replier de 1,5 % en 2020.
© DR

Depuis le début de l’année, les cours des veaux de boucherie affichent des niveaux supérieurs à ceux de l’an passé. Malgré un recul de 10 centimes d’euro en deux mois, le prix du veau rosé clair O, en s’élevant à 5,82 €/kg fin février, était ainsi en hausse de 2,5 % par rapport à 2019. Une situation à mettre en lien avec une offre plus modérée que l’année dernière à la même période. « Les mises en place qui ont eu lieu il y a 23 semaines sont un peu inférieures à celles de 2018 », précise Olivier van Ingelgem, secrétaire général du Syndicat de la vitellerie française, de sorte qu’actuellement, les veaux prêts à être abattus sont moins nombreux. En cette fin d’hiver, les « opérateurs sont encore très prudents », poursuit-il. Les mises en place actuelles correspondent en effet à des sorties en plein été, c’est-à-dire à une période où la consommation de viande de veau n’est pas très dynamique.


Sur le marché européen, le constat est similaire. Chez nos voisins néerlandais, les prix se sont maintenus sur les deux premiers mois de l’année alors qu’ils avaient chuté dès février en 2019. À 4,90 €/kg, le cours aux Pays-Bas du veau de boucherie O se situe ainsi près de 9 % au-dessus de son bas niveau de l’année passée. Si les effets de la propagation du coronavirus en Italie, principal débouché de la production néerlandaise, ne se sont pas encore fait ressentir sur les prix, il n’est pas exclu que les tarifs aux Pays-Bas se replient dans les prochaines semaines. L’Italie est « un marché un peu pilote », rappelle Olivier van Ingelgem. Si les envois vers ce pays se compliquent, les opérateurs néerlandais pourraient se tourner vers d’autres débouchés européens, contribuant à la baisse des cours.

Vers un recul de la production

Après avoir fortement progressé en 2019, en raison de la crise qui a touché le secteur et provoqué des retards de sortie, le poids moyen des carcasses devrait se stabiliser en 2020 selon les prévisions de l’Idele. Comme en 2019, les effectifs abattus sont attendus à la baisse cette année, de sorte que la production de veaux de boucherie devrait reculer de 1,5 % en volume.

Les intégrateurs craignent une hausse des coûts

Tirés par la hausse des cours de la poudre de lait et du lactosérum, les coûts alimentaires ont augmenté en fin d’année 2019 et la tendance s’est maintenue début 2020. L’indice Imfal (indice des matières premières entrant dans la fabrication des aliments d’allaitement), publié par Les Marchés, s’établissait en moyenne à 115,23 points en janvier, soit 2 % de plus qu’en décembre. L’évolution en février a été plus mitigée. Après avoir atteint un haut niveau au début du mois, à 121,60 points, l’indice a reculé de près de 10 % en quinze jours pour s’afficher à 109,59 points en semaine 9. À l’origine de ce repli, la chute des cours sur le marché des produits laitiers en réaction à l’épidémie de coronavirus et la baisse de la demande chinoise. Malgré ce changement de ton, l’indice Imfal était en moyenne 2 % plus élevé qu’en janvier, et surtout 12 % plus élevé qu’il y a un an. Pas de quoi donner réellement un peu d’air aux intégrateurs dont les trésoreries ont beaucoup souffert en 2019.

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