ALIMENTARITÉ
Un guide sur les métaux aptes au contact alimentaire
Les métaux et alliages destinés à entrer en contact avec les aliments sont au centre d’un nouveau document de recommandations, à dimension européenne.
de la couche protectrice, ou film
passif, qui couvre la surface de l’acier
inoxydable de manière à empêcher
les phénomènes de corrosion et
de migration d’éléments métalliques
vers les aliments.
D’après la réglementation française, un acier inoxydable est apte au contact alimentaire s’il contient plus de 13 % de chrome. Mais dans la réglementation italienne, ouverte à plusieurs nuances d’aciers et centrée sur un test de migration, la condition est que les quantités de substances migrant de l’acier vers l’aliment soient inférieures aux limites autorisées. Devant ces différences, les parties concernées réclament depuis plusieurs années une harmonisation à l’échelle européenne. En septembre 2013, l’EDQM (European Directorate for the Quality of Medecines & HealthCare) dont la mission est de définir des orientations et d’élaborer des normes au service de la santé des consommateurs, a enclenché le processus en publiant un guide sur les métaux et les alliages utilisés dans les matériaux et les objets destinés à entrer en contact avec les aliments (site web: www.edqm.eu). Ce document édité en anglais définit des protocoles standardisés de mesure de migration, et les complète en établissant des limites spécifiques de relargage pour quinze composants dont le chrome, le nickel et le molybdène. Il s’agit d’un guide qui a uniquement une valeur de recommandation, mais l’intention est explicitement de préparer le terrain à une réglementation européenne, comme indiqué dans le premier chapitre au paragraphe précisant les objectifs du document.
DÉSAVANTAGÉS PAR LA RÈGLEMENTATION FRANÇAISE
En France, les fabricants d’ustensiles et d’équipements en acier inoxydable s’estiment désavantagés par la réglementation actuellement en vigueur. Car si un équipement en inox est produit en France, il doit contenir un minimum de 13 % de chrome pour être estimé alimentaire, alors qu’un équivalent moins riche en chrome produit dans un autre pays européen peut se prévaloir d’être alimentaire. Ceci crée des distorsions de concurrence, comme le souligne le Cetim (Centre technique des industries mécaniques).