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Souveraineté en Europe
Tomate : quelle stratégie face aux envois marocains ?

Le Maroc a développé ses exportations de tomates vers l’UE. La filière européenne demande des réglementations plus strictes, une stratégie contre-productive selon la Rabobank. 

© JC Gutner

Le marché européen (UE à 27 et Royaume-Uni) de la tomate est dominé par des origines communautaires, l’Espagne détient 23 % de parts de marché en volume, les Pays Bas 13 % et l’Italie 11 %, décrypte la Rabobank dans une récente étude. Le Maroc pèse pour 6 % des tomates consommées dans l’UE, une part assez faible mais néanmoins en croissance : +3%/an depuis 2011 en moyenne.

A l’inverse, les exportations espagnoles reculent (-3% par an) et les néerlandaises stagnent. Les tomates marocaines sont très compétitives, surtout sur les petites variétés au goût du jour, gourmandes en main d’œuvre. 

Le Maroc présent en France 

C’est surtout en France que le Maroc se distingue puisqu’il représente 63 % des volumes importés, devant l‘Espagne (18 %), le premier se substituant nettement à l’autre ces dernières années puisque les volumes présentent la même saisonnalité. Au Royaume-Uni, le Maroc a pu développer ses ventes cette année surtout. En effet, il bénéficiait d’un courant d’affaires établi et sans changement alors que les exportateurs hollandais et, dans une moindre mesure, espagnols ont vu leurs expéditions freinées par les nouvelles contraintes réglementaires liées au Brexit. 

Pour la Rabobank, inutile de légiférer 

La baisse des exportations espagnoles est à relier avec une baisse de la production : la rentabilité de la culture de tomate a diminué à cause de la concurrence marocaine, certes, mais la compétition avec les producteurs du Nord est aussi plus forte depuis que ces pays produisent sur l’ensemble de l’année. Les producteurs espagnols se tournent aussi vers de nouvelles productions comme les poivrons. 

Pour la Rabobank, les producteurs espagnols et néerlandais n’ont pas à pousser pour l’adoption d’une réglementation plus contraignante qui limiterait les envois marocains, mais ils doivent s’appuyer sur leurs points forts : une offre présente toute l’année, une qualité constante, des nouvelles variétés et la fiabilité de leurs offres. Pour s'imposer face au Maroc, deux pistes peuvent être explorées : améliorer la durabilité et robotiser et automatiser davantage la culture, la récolte et l’emballage pour limiter les coûts de production. 

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