Syndilait s’inquiète de la pérennité de la filière laitière
Malgré les efforts réalisés par la filière ces dernières années pour revaloriser le lait de consommation, Syndilait alerte sur de nouveaux défis.
Le logo « collecté et transformé en France », lancé en 2015 par le Syndicat national du lait de consommation, est présent sur 60 % des briques et bouteilles de lait commercialisées en grande distribution. En septembre 2017, ce seront désormais sur des produits transformés que les consommateurs pourront découvrir le nouveau logo « collecté et transformé en France ». Le beurre et les fromages (à marque Entremont) seront les premières catégories à se lancer. Devraient suivre les produits laitiers frais, puis la crème. Cette démarche avait été faite pour valoriser le lait français dans les rayons. Si en 2016, les importations en provenance majoritairement de la Belgique (à 60,9 %) et de l’Allemagne (à 38,2 %) ont diminué de 25,3 % à 174 millions de tonnes, Syndilait ne crie pas victoire pour autant et s’inquiète pour l’avenir de la filière laitière française.
Un marché en perte de valeur
La consommation apparente de lait conditionné en France en 2016 s’élève à environ 49 litres par Français, soit environ -3,4 % par rapport à 2015, et ce, malgré une production de lait liquide quasiment stable (-0,9 % en volume à 3,3 milliards de litres de lait). Parallèlement, le marché du lait liquide a perdu 1,5 % en valeur entre 2015 et 2016 à 2,2 milliards d’euros, malgré les belles progressions de certains segments de lait dits « spécifiques » comme le lait délactosé (+18,8 %), le lait bio (+5,2 %) ou les laits vitaminés (+6,8 %).
Et face à cette situation, Syndilait s’inquiète pour la pérennité de la filière et alerte sur les projets de création de sites de conditionnement. Dans les cinq dernières années, les acteurs du secteur ont dû fermer quatre sites de production et investir pour rester compétitifs. Mais « l’ouverture de nouvelles lignes de conditionnement ne doit pas mettre en péril le travail réalisé », a déclaré Olivier Buiche, vice-président de Syndilait, lors d’une conférence de presse le 4 mai dernier. Depuis 2016, de nouveaux sites de conditionnement se construisent en France, ce qui pourrait derechef mettre en danger ce marché très fragile.