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Salon
[Sial] Le bio, le végétal et la nutrition, les axes principaux d’innovation

Dans les allées du Sial cette semaine, le bio et le végétal foisonnaient sur tous les stands. Les industriels sont de plus en plus nombreux à se positionner sur ces segments pour le moment porteurs. La nutrition les inspire également. Panorama.

L'édition 2018 du Sial a fermé ses portes le 25 octobre. Mille exposants français ont fait le déplacement pour ce rendez-vous.
© A.-S. L.

Le grand rendez-vous de la planète agroalimentaire, le Salon international de l’alimentation vient de fermer ses portes après cinq jours de découvertes et de débats. Pour les industriels, c’est désormais l’heure du bilan et de concrétiser les prises de contact réalisées sur le salon.

Rares étaient les stands à ne pas se positionner sur les créneaux du bio, du végétal ou de la santé cette année. De la volaille aux marrons, en passant par les conserves, les innovations étaient clairement orientées sur cette dynamique. À commencer par le stand de LDC. Le groupe a été sélectionné dans le cadre du Sial Innovation 2018 pour sa marque Grain de nature, une gamme complète de volailles biologiques à destination du circuit des magasins spécialisés en produits biologiques. Créée et lancée cette année, la marque propose une large gamme, du cru au pané, dans des emballages écoconçus.

En effet, le produit n’est plus le seul élément, l’emballage revêt un caractère important, surtout dans les magasins spécialisés en produits bios. Des barquettes composées de 50 % minimum de plastique recyclé, de barquettes, étuis ou étiquettes en carton ou papier kraft issus de forêts gérées durablement. Le groupe Arrivé est porteur de ce projet.

Insuffler du neuf en volaille bio

Sur le stand voisin, les volailles Bodin Bio, le bio, on connaît depuis longtemps. La difficulté est désormais de continuer à innover sur ce créneau. Et la société ne manque pas d’idées. Elle a investi l’année dernière dans une ligne de découpe de filets et d’escalopes de volaille pour proposer une offre déjà tranchée aux consommateurs. « Nous apportons davantage de services », explique Marion Richard, chef de produits GMS et export de Bodin Bio. Cette offre est déclinée autant sur la marque Nature de France pour la grande distribution que sur Le Picoreur dédiée aux magasins spécialisés en bios.

Le bio intéresse aussi le groupe Roger Descours, qui vient de refondre ses gammes pour différencier ses chartes graphiques en fonction de sa clientèle.

En un an, nous avons doublé notre chiffre d’affaires dans le bio

Le groupe a également dédié une marque aux magasins spécialisés en produits biologiques, sous le nom de Bio Les Marrons. « En un an, nous avons doublé notre chiffre d’affaires dans le bio, qui représente désormais un tiers de notre activité (CA annuel de 25 M€, ndlr) », précise Pedro Quintana, directeur général de Concept Fruits, filiale du groupe Roger Descours. Le groupe développe par ailleurs sa filière AOP Châtaigne d’Ardèche (dont une partie en bio).

Amélioration nutritionnelle

Cofigeo déploie également sa stratégie pour, d’une part, repositionner ses marques, Raynal et Roquelaure, William Saurin, Zapetti ou encore Garbit et, d’autre part, répondre à la demande du marché en matière d’attentes nutritionnelles et de produits biologiques. William Saurin va notamment lancer des gammes biologiques et Zapetti va proposer des raviolis bios. Garbit se prépare à ajouter un taboulé bio à son portefeuille. Le groupe veut également apposer le Nutri-Score sur ses gammes. Les raviolis Zapetti, par exemple, affichent actuellement un B et seront développés bientôt avec des céréales au blé complet permettant à la marque d’afficher un A.

Raynal et Roquelaure joue la transparence avec de nouvelles barquettes permettant d’apercevoir le produit. Le groupe a d’ailleurs investi dans une ligne de conditionnement sur son site de Sainte-Livrade-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Ces barquettes transparentes font chuter la date de durabilité minimale (DDM) à 18 mois contre 4 ans pour une conserve en métal. La marque lance également en ce moment deux références biologiques : des lentilles cuisinées et des haricots blancs, toujours en barquette transparente.

Je n’ai pas assez de matière

Aux Salaisons Merle, on dit non au bio faute de matières premières. « C’est un manque à gagner, mais je n’ai pas assez de matière », confie Éric Chevalier, directeur commercial. La société met plutôt en avant des lardons réduits en sel, en calorie et sans additif, lui permettant d’arborer une classe nutritionnelle B. « Nous pourrons bientôt mettre A en travaillant sur les valeurs énergétiques », explique-t-il. Le coût de production est en revanche deux fois plus élevé qu’avant et la DLC technique est descendue de 90 à 40 jours.

Charcuterie « vegan »

Enfin, le végétal était présent. D’abord avec des spécialistes, comme la jeune entreprise nantaise All in foods (marque Nature & Moi, Bioveg), fondée par trois frères, qui mettaient en avant sa gamme alternative vegan à la charcuterie, baptisée Kokiriki et composée de tranches végétales élaborées à partir de chicorée, d’acacia ou de bambou et d’huile de tournesol.

Nous cherchons des alternatives face au foodbashing

Ensuite par des charcutiers de métier qui se laissent tenter par le végétal. Le charcutier Berni a développé « les incroyables grillades végétales » avec l’Ensaia de Nancy. « C’est une première approche. On s’y intéresse parce que nous cherchons des alternatives face au foodbashing, au flexitarisme », indique Philippe Trevisan, son président. Le projet, baptisé Charcutale et porté par Berni, a été retenu dans le cadre des projets d’investissement d’avenir il y a deux ans. La phase de recherche et développement n’est pas finie et la société espère une commercialisation en juin 2019.

Des investissements prévus

Pour soutenir leur développement, des entreprises n’hésitent pas à investir. Accueillant un nouvel actionnaire dans son capital, Unigrains, le groupe Descours compte pousser les murs de son usine afin d’augmenter sa production de 5 000 tonnes supplémentaires. Le montant de l’investissement est évalué à 4 millions d’euros et devrait être réalisé d’ici le début de l’année 2019. Le charcutier Berni compte également investir 1 à 2 millions d’euros l’année prochaine pour agrandir son usine de Verdun de 1 000 m² supplémentaires. « Cela augmentera nos capacités de production de 20 %, car nous allons ajouter des cellules de séchage et d’étuyage », confie son président, Philippe Trevisan. Ce projet d’agrandissement permettra à l’usine de s’étendre sur une surface de 9 000 m². L’entreprise devrait réaliser un chiffre d’affaires de 21 millions d’euros cette année.

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