Rockwell Automation loue l'industrie connectée

> Olivier Vallée, responsable marketing de Rockwell Automation en France.
Nous sommes ici pour juguler la désindustrialisation », affirmait Olivier Vallée, responsable du marketing de Rockwell Automation en France au salon Smart Industries le 15 septembre. C'était le premier jour de ce nouveau salon, et il regrettait que le ministre de l'Économie Emmanuel Macron ait annoncé qu'il ne viendrait finalement pas. « Pour que la France se réindustrialise, il faut que les industries se démarquent de la production de masse en faisant plus de produits à la demande ou “ customisés ” à l'intention de chacun », déclarait-il.
“ La nouvelle usine de Mini Babybel© aux États-Unis
parmi ses clients ” L'Américain Rockwell Automation, spécialiste mondialement réputé des systèmes d'information et d'automatisation industriels, accompagne le regain industriel aux États-Unis sous sa forme d'avenir, selon lui : l'industrie connectée. Là-bas s'opère une « révolution alimentaire », comme il dit, en voyant les Américains prendre goût pour les petits formats, les produits originaux, sans cesse renouvelés par le marketing, les emballages innovants comme les mini-gourdes et les Doypack® .
En France, voilà des années que la standardisation n'a plus cours. Mais l'industrie « peine à investir pour devenir plus compétitive parce qu'elle fonctionne à 80 % de ses capacités », analyse Olivier Vallée. « La classe moyenne est en expansion de par le monde. Ses demandes sont variées et changeantes. Il faut répondre à cette demande sans risquer d'épuiser la planète. » Cette révolution commerciale, conclut-il, appelle la « révolution industrielle du numérique ».
Connecter d'une part les processus de production aux données des fournisseurs et de la demande, connecter d'autre part différentes usines entre elles, aide à piloter une ou plusieurs unités de production. Cette aide est d'autant plus nécessaire que les fournisseurs sont dispersés, les matières premières fluctuantes et qu'il faut répondre vite à la demande. Les équipements connectés donnent aux opérateurs et cadres un suivi en temps réel de leurs indicateurs clés de performance. Un problème technique s'annonce ainsi bien avant la panne, vante Rockwell Automation.
La première édition du salon Smart Industries s'est tenue pendant trois jours à la mi-septembre à Paris-Porte de Versailles. Elle participe au projet Industrie du futur du gouvernement d'inscrire l'industrie française dans le numérique. Il est notamment soutenu par l'association professionnelle Alliance Industrie du futur, fondée à Bercy cet été pour déployer ce projet. Parmi la cinquantaine d'entreprises exposantes, se trouvaient des spécialistes du numérique dont Vif, CSB System, Actenium, Schneider Electric, Rockwell Automation et des fabricants comme Stäubli Robotics ou Fanuc.
Dans son ensemble, les usines connectées aident à diminuer le « coût de possession » en améliorant la gestion du cycle de vie ou l'efficacité énergétique, en faveur d'un moindre impact environnemental.
Diagnostic des réseauxL'exposant présentait par ailleurs au salon d'autres fonctions recherchées, comme la « sérialisation » des produits : l'industrie pharmaceutique aura l'obligation dans le courant de l'année 2017 de numériser le cycle de vie de toute gélule ou de tout cachet. « C'est aussi utile pour exporter de la poudre de lait en Chine », glisse Olivier Vallée.
Rockwell Automation propose aux ETI et grandes entreprises une démarche en cinq étapes, dont la première est le diagnostic des réseaux (informations, commandes…). Une étape qui n'a pas été nécessaire pour connecter la nouvelle usine modèle de fromages Mini Babybel® aux États-Unis. « Ce groupe a engagé un processus de standardisation qui lui fera gagner du temps dans la construction d'une autre usine de ce type », explique le consultant en charge de l'industrie laitière.