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Quelle place pour le bœuf des États-Unis sur le marché mondial en 2025 ?

Les exportations américaines de viande bovine devraient reculer en 2025, entre baisse de la disponibilité et guerre commerciale. Qui va profiter du déclin de quatrième exportateur mondial de viande bovine ?

bateau porte conteneur et drapeau américain
La production de viande bovine baisse aux États-Unis, mais les exportations pourraient en plus être pénalisées par la guerre commerciale
© Généré par l'IA

Les États-Unis ne devraient exporter que 1,2 million de tonnes de viande bovine en 2025, calcule l’USDA. C’est 11 % de moins qu’en 2024. Ce repli est lié certes à une baisse attendue de la production (-1 %) mais aussi au ralentissement des envois vers la Chine en pleine guerre commerciale et une compétition accrue des grands exportateurs sur le marché mondial. 

Lire aussi : Viande du Mercosur : « Le bœuf argentin pourrait saturer le segment premium en restauration »

Hausse des disponibilités en viande bovine sur le marché mondial

La production de viande bovine dans le monde devrait être stable en 2025, les baisses dans l’Union européenne et aux États-Unis étant compensées par les hausses des trois premiers exportateurs mondiaux, que sont, dans l’ordre, le Brésil, l’Australie et l’Inde. Pour autant, l’USDA s’attend à davantage de viande bovine échangée sur le marché mondial, 1 % de plus qu’en 2024 à 13,1 millions de tonnes. La demande était notamment attendue en hausse aux États-Unis, (+5 %) mais ces calculs de l’USDA ne prennent pas en compte de futurs hypothétiques droits de douane. Cet appel d’air du marché américain profiterait au Brésil, à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande.

Lire aussi : Combien la guerre commerciale va-t-elle coûter aux agriculteurs américains ?

La Chine va importer davantage de viande bovine

Les importations chinoises de viande bovine devraient progresser de 2 % en 2025 comparé à 2024. Une croissance, certes, mais à un rythme plus faible que les années précédentes. La prudence des consommateurs et les incertitudes économiques vont ralentir la demande. D’autant plus que les exportateurs attendent toujours le résultat de l’enquête sur les importations de viande bovine qui auraient nui à la filière nationale, probablement en août. 

Le bœuf américain indésirable en Chine

Cette demande chinoise risque bien d’échapper aux exportateurs américains. De nombreuses usines ont vu leur agrément se périmer sans que Pékin ne se penche sur le sujet, et l’escalade des droits de douane entre les deux pays, à ce jour à 106 %, rendra les échanges très peu probables. Le bœuf américain ne comptait que pour 5 % des achats chinois en 2024, mais, à l’inverse, la Chine est un débouché pour 16 % des exportations américaines de viande bovine. C’est notamment l’Australie qui devrait en profiter, avec de la viande bovine sur le même segment premium, à l’herbe, et un accord de libre-échange avec Pékin très avantageux.

Lire aussi : Viande : aux États-Unis, des records à l’export en 2024, des craintes pour 2025 

Au-delà des droits de douane, les barrières mises en place par la Chine se multiplie. Ainsi la chaîne de restaurants Home Plate BBQ d’inspiration américaine a réimprimé ses menus. Le bœuf américain en a disparu, remplacé par l’origine australienne. La succursale de Pékin, une des trois de la chaîne consommerait 7 à 8 tonnes de poitrine de bœuf par mois. Selon un fournisseur de bœuf basé dans la capitale chinoise, interrogé par les Canadiens de CDPQ, ce scénario se répèterait chez la majorité des restaurants de Pékin.

Davantage de concurrence sur le marché mondial de la viande bovine

L’Australie présente en effet cette année une offre importante et des prix compétitifs et pourrait regagner des parts de marché, notamment en Asie du Sud-Est, aux dépens des exportateurs américains. Le Brésil devrait lui aussi battre des records, notamment grâce à ses envois vers les États-Unis, les Philippines et le Chili. L’Inde de son côté devrait consolider sa position avec des envois de carabeef en hausse de 2 % notamment vers l’Asie du Sud-Est et le Moyen-Orient. Les États-Unis pourraient essayer de se positionner davantage sur des marchés déjà bien conquis que sont le Japon et la Corée du Sud, mais la demande y est attendue en recul. 

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