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Prix du beurre : à près de 8 200 €/tonne, un record historique battu

La cotation Atla du beurre spot a dépassé cette semaine la barre des 8 000 €/tonne pour la première fois depuis sa création. Le marché s’emballe avec des craintes liées à la FCO. 

La cotation spot Atla du beurre cube dépasse un record historique
La cotation spot Atla du beurre cube dépasse un record historique (en €/tonne, par semaine)
© Les Marchés

8 180 €/tonne, c’est la cotation spot Atla du beurre en cube de 25 kg en semaine 38. Un record inédit a été battu, puisqu’un tel niveau n’a jamais été vu depuis 2015, année de départ de nos historiques. 

Voir le plus récent : Pourquoi Atla n’a pas coté le beurre cette semaine ?

Flambée du prix du beurre en un an

Le prix du beurre a ainsi quasiment doublé en l’espace d’un an (+88,5 %). La précédente période de prix élevés, au printemps 2022, n’avait pas vu la cotation franchir le seuil des 8 000 €/tonne avec un plafond atteint fin mai 2022 à 7 960 €/tonne.

Lire aussi : Les prix des fromages industriels au plus haut en 2 ans

La FCO affole le marché

Si la hausse est si rapide, c’est bien sûr en lien avec l’épidémie de FCO qui inquiète fortement les opérateurs. Pour l’heure, personne ne s’est risqué à chiffrer les conséquences de l’épidémie sur la collecte mais la multiplication des foyers depuis l’été est le facteur principal de tension.

« Dans les élevages laitiers touchés, la maladie peut entraîner une chute significative de la production  »

 « Dans les élevages laitiers touchés, la maladie peut entraîner une chute significative de la production pendant plusieurs semaines, ainsi que des cas d’avortements et de vêlages précoces » écrit ainsi l’Idele sur son site. 

Lire aussi : Lait: les coopératives redoutent une baisse de la collecte liée à la FCO et la MHE

Des disponibilités déjà limitées en France…

Cette tension arrive dans un contexte d’offre déjà modérée, avec des fabrications de beurre en repli de 1,3 % en France en cumul sur les 7 premiers mois de l’année selon l’enquête laitière SSP publiée par FranceAgriMer. A noter tout de même un rebond en juillet (+7 % sur un an) dans un contexte de collecte laitière alors plus dynamiques grâce à des conditions favorables, notamment en termes de pâturages. 

Lire aussi : Lait bio : production, consommation, la baisse ralentit

… comme sur le marché européen

Au niveau européen, là aussi en cumul sur 7 mois, la baisse des fabrications de beurre est de 1,6 %. Ce repli du barattage s’explique par des fortes tensions sur la matière grasse, un prix élevé de la crème qui n’incitait pas à la transformation en beurre, les fabrications de crème ont d’ailleurs progressé de 4,3%. Mais aussi par une réorientation stratégique des laiteries du couple beurre/poudre vers la fabrication de fromage (+3,2 %). 

Une demande en beurre au rendez-vous

Dans le même temps la demande est restée présente. Certes, de nombreux industriels de l’agroalimentaire ont adapté leurs recettes en 2022 suite à la flambée des prix du beurre et à l’inflation, mais ceux qui continuent d’en utiliser font justement du beurre leur argument commercial (« pur beurre »). Certains sont confrontés à une baisse des volumes dans cette période de déconsommation, mais, dans l'ensemble, ils sont captifs. Dans le même temps les achats des ménages résistent plutôt bien à des prix qui continuent de monter en rayon (+2,3 % en cumul sur 8 mois selon Kantar), ne reculant que de 1 % sur cette période. 

Lire aussi : Beurre, crème, lait UHT, fromage : que retenir de la consommation des Français en 2023

L’écart se creuse avec les origines pays tiers

Les cours mondiaux du beurre sont certes élevés mais l’écart se creuse entre l’origine UE et les autres : 25 % plus onéreuse que le beurre d’Océanie et 19 % de plus que l’origine US. 

Quelle évolution des prix à venir ?

L’arrivée des températures plus froides avec l’automne devrait donner un peu d’air à la filière laitière, les culicoïdes, vecteurs de la FCO, n’y résistant pas. Il sera alors l’heure du bilan et des données chiffrées de la collecte pour voir la part de panique et de spéculation qu’il y a dans cette hausse des prix. L'arrivée de volumes néo-zélandais n'est pas non plus à exclure si la situation de tension persiste, du fait du nouvel accord de libre-échange. Néanmoins, tout dépendra de la tenue des envois vers le Sud-Est asiatique, débouché privilégié de la Nouvelle-Zélande d'autant plus que les coûts de transport maritime ont flambé vers l'UE. 

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