Aller au contenu principal

Pourquoi les prix de la viande rouge ont chuté en Chine

Trop d’importations, trop d’abattages et une consommation à la traîne, le marché de la viande bovine est dans la tourmente en Chine.

homme devant étal de viande en chine
Les Chinois consomment moins de viande bovine
© Airam Dato-on

En 2023, les importations de la Chine de viande bovine ont augmenté de 2 % et la production locale de 4,8 %. En face, la consommation est à la traîne. Certes, le FMI a relevé ses prévisions de croissance du pays de 4,6 % à 5 % pour 2024 et de 4,1 % à 4,5 % pour 2025, mais derrière ces chiffres subsistent beaucoup de doutes, signale le Crédit Agricole.  La Chine continue de privilégier des politiques industrielles génératrices de surplus plutôt qu’encourager vraiment la demande. Dans le même temps la crise immobilière reste forte et aucun indicateur ni vire au vert. 

Lire aussi : Viande, lait : quelles perspectives pour la Chine d’ici à 2033

Chute des prix de la viande bovine et ovine

Evolution du prix des bovins en chine

La courbe ci dessus provient de l'Idele

Le prix de gros moyen du bœuf a chuté de 18,4 % en glissement annuel à 8,60 $/kg au cours de la dernière semaine de mai. En 2023, les prix du bœuf importé ont chuté de 21 % en glissement annuel pour s'établir à 5 195 /t. Le mouton est aussi en retrait sur un an.

Lire aussi : Viande : le carabeef indien profite de sa compétitivité

Les prix de la viande bovine et ovine ont pourtant commencé l’année sur une tendance haussière, en lien avec les festivités du Nouvel an lunaire, mais ils sont depuis retombés sous leur niveau de l’an dernier, de retour à leur cotation de 2019. 

Un marché de la viande plombé par l’offre

Il n’y a pas que sur l’industrie manufacturière que la Chine est confrontée à un déséquilibre offre/demande. Le pays a développé sa production, le bœuf affiche 10 ans de croissance, le mouton 12 ans. Selon la consultante Doris Zhang, la Chine a produit 1,86 million de tonnes de viande bovine au premier trimestre, soit 3,6 % de plus que l’an dernier et 1,11 million de tonnes de viande ovine, ce qui est quasi stable sur un an (+0,1 %). Dans le même temps la Chine a acheté 771 300 tonnes de viande bovine (+21,7 %) et 108 500 tonnes de viande ovine (+2,2 %). Selon l'USDA, pour la première fois de la décennie, les importations chinoises ne vont pas progresser en 2024.

Lire aussi : Viande bovine : le grand retour de l’Australie sur le marché mondial

La production de viande progresse plus vite que la consommation en Chine 

Entre 2017 et 2020, la production chinoise de viande bovine a progressé de 1,9 % et la consommation de 7,8 %. Entre 2021 et 2023, les croissances sont de 3,9 % pour la production et 5 % pour la consommation. L’un accélère, l’autre ralentit, le phénomène est le même en viande ovine. Dans le même temps, les importations qui comptent pour un quart de la consommation chinoise de viande bovine progressent, sous l’effet de la baisse des prix mondiaux.

La production de viande rouge est à peine rentable en Chine

Aujourd’hui, la production de viande bovine et ovine serait à peine rentable en Chine, vu les prix du moment. Pour autant, la spécialiste n’exclut pas un retour à la hausse des prix. En effet, en bovins comme en ovins, les cheptels reculent (-1,4 % pour les bovins et -2,8 % pour les ovins sur un an au premier trimestre). Alors que les prix du porc se reprennent nettement, ceux de la viande rouge pourraient renouer avec un cycle haussier, estiment les opérateurs chinois. 

Les plus lus

au premier plan, tête de boeuf, dans un marché aux bestiaux
DNC : quel impact sur les prix des broutards, petits veaux, jeunes bovins et vaches ?

Alors que le marché des bovins dans son ensemble était dans une conjoncture très favorable et rarement vue, la dermatose…

Poulets standard européen
Poulet : plus de 300 €/100 kg, le marché européen s’emballe

Les prix européens du poulet s’envolent, car la production progresse moins vite que la consommation. Si l’Ukraine est un peu…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

Poules standard dans un poulailler automatisé
Le Sud-Ouest se tourne vers le poulet standard pour concurrencer les importations

La France reste confrontée à la hausse des importations de poulets standards, qui représentent désormais un poulet sur deux.…

personnes sur une scène
Culture Viande : « Sans abattoir ni ateliers, il n’y a pas de valorisation de la production française »

Lors du congrès annuel de Culture viande, les industriels ont pointé leurs intérêts convergents avec ceux de l’élevage, en…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio