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Exportation
Porc : une concurrence renforcée par le Covid-19

Si les importations chinoises de porc ont presque triplé en mars, la concurrence sur le marché s’intensifie, et ce, d’autant plus que le commerce est perturbé par la pandémie.

Les importations chinoises ont presque triplé en mars, mais la concurrence sur le marché s’intensifie. © DR
Les importations chinoises ont presque triplé en mars, mais la concurrence sur le marché s’intensifie.
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La demande chinoise ne faiblit pas en 2020. La Chine, toujours ébranlée par la peste porcine africaine (PPA) et subissant un déficit de production, continue d’importer des volumes importants de viande porcine. En mars 2020, 391 000 tonnes ont été importées, contre seulement 127 218 tonnes en mars 2019, indique la douane chinoise ; soit des volumes bien plus élevés qu’en janvier et février 2020. Ayant été touchés par la pandémie bien plus tôt que les pays européens, les conteneurs retenus dans les ports chinois ont pu être déchargés en mars.

Bien que les volumes européens expédiés début 2020 aient augmenté sur un an, l’UE a vu sa part de marché dans les importations chinoises diminuer. Si les grands fournisseurs comme l’Espagne, l’Allemagne et le Danemark continuent d’occuper des parts de marché importantes dans l’approvisionnement chinois, la France n’a pour sa part pas connu le même niveau de croissance. Les expéditions françaises ont connu une croissance plus modérée (40 %) par rapport à d’autres grands fournisseurs du marché chinois en ce début d’année, indique AHDB. La concurrence sur le marché du grand export s’accélère. Plusieurs facteurs expliquent cette conjoncture : les relations avec les États-Unis se sont améliorées fin 2019, le Canada a retrouvé l’accès au marché chinois tandis que davantage de petits acteurs cherchent à se tailler une place sur ce marché rémunérateur, et ce, d’autant plus que la demande intérieure pâtit en cette période de crise. « La filière porcine française ne tiendra que grâce à l’exportation », précisait récemment Paul Rouche, directeur délégué de Culture Viande, dans une interview pour Les Marchés Hebdo.

Le cour américain a dégringolé

En effet, le confinement a entraîné la fermeture des débouchés en RHD, pesant sur les cours du porc dans plusieurs pays. En avril, le cours américain a dégringolé pour s’installer à son plus bas niveau depuis août 2018, selon l’USDA. Un repli qui est aussi attribuable à la progression du cheptel américain (4 % sur un an) et à la fermeture des usines de transformation. À un tel prix, les produits américains sont bien plus attractifs que les produits européens, permettant aux Chinois d’exercer des pressions sur la valeur des exportations européennes.

Par ailleurs, les exportateurs français sont aussi confrontés à des difficultés logistiques. Les conteneurs frigorifiques se font rares et leurs prix ne cessent de progresser. « Le commerce maritime est ainsi devenu hautement concurrentiel. Certains opérateurs témoignent d’un risque accru de défaut de paiement. Ainsi, l’accès à l’exportation est favorisé pour les entreprises disposant d’une situation financière solide », indique l’Ifip.

Malgré une production chinoise qui s’améliore, les importations devraient se maintenir à un haut niveau cette année et soutenir les marchés mondiaux. Mais la concurrence pour approvisionner la Chine ne sera pas sans difficultés, du moins à court terme. L’efficacité des pays fournisseurs et de la Chine elle-même à lutter contre le coronavirus, la propagation de la PPA en Europe et les tensions géopolitiques sont autant de facteurs qui détermineront la capacité d’exporter vers le géant chinois.

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