Productions animales
Porc : l’Allemagne bouscule l’Europe
La flambée des cours allemands en février a tiré toute l’Europe vers le haut. Un retour au calme se dessine début mars, faute de revalorisation suffisante en aval.
La flambée des cours allemands en février a tiré toute l’Europe vers le haut. Un retour au calme se dessine début mars, faute de revalorisation suffisante en aval.
Le prix du porc s’est envolé en Allemagne en février, du fait d’un creux de production. La peste porcine africaine aux portes du pays a incité les abattoirs à ne pas trop se couvrir sous peine de devoir gérer bon nombre d’invendus en cas de fermetures de débouchés export avec l’arrivée de cette épizootie sur le territoire. Cette menace a aussi incité les éleveurs à la prudence, comme le soulignent le recul des importations de porcelets et la baisse du taux de remplissage des ateliers d’engraissement, relaie-t-on au Marché du porc breton (MPB). Conséquence, la production a diminué tout comme les stocks de viande. Or, la demande s’est animée, sur le marché intérieur et à l’export, et en particulier dans les pays de l’Est, selon le MPB. Belgique, Pays-Bas et Danemark ont suivi le mouvement. Les hausses ont été plus modérées au sud de l’Europe où l’offre n’était pas aussi déficitaire. En Espagne, les volumes restent larges mais ont profité d’une demande soutenue. Les abattoirs ont tourné à plein régime, dirigeant les volumes à la congélation puis à l’export où un réveil de la demande s’est fait sentir, précise le MPB.
Les abattoirs veulent calmer le jeu
Les cours sont en mesure de marquer le pas à court terme. En cause, la difficile revalorisation des prix de la viande, dans un contexte international toujours très concurrentiel, et d’un marché intérieur qui ne pourrait s’animer qu’avec l’arrivée des beaux jours. En Allemagne, déjà, la réduction rapide des marges incite les abattoirs à accentuer avec succès leur pression sur les cours, laissant les États voisins dans l’expectative.