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Plus de déclassements en laits de chèvre et brebis qu'en lait de vache bio

En 2023, 750 exploitations produisent du lait bio de brebis et 1 200 exploitations du lait bio de chèvre. Nombreuses sont celles qui transforment ce lait. Leurs produits fermiers sont durement touchés par la crise du bio.

La production biologique de lait de brebis concerne près de 750 exploitations, dont 63 % transforment à la ferme. L’Aveyron et les Pyrénées-Atlantiques arrivent en tête en nombre d’exploitations (respectivement 200 et 80). Après des années d’une hausse continue (12 millions de tonnes en 2013, 24,5 Mt en 2017, 33,5 Mt en 2022), la collecte de lait de brebis biologique a connu une baisse de 1,4 % au premier semestre 2023. L’Occitanie, leader aussi sur ce segment, marque le pas, enregistrant -1,5 % cette année. Si la Nouvelle-Aquitaine fait exception en progressant de 9,1 %, ses volumes sont faibles (740 000 t).

Environ 10 % des chèvres laitières françaises sont dans les 1 200 élevages certifiés bio. La majeure partie de ces élevages caprins sont des transformateurs à la ferme. La collecte française de lait de chèvre bio représente un peu plus de 3 % de la collecte nationale de lait de chèvre, à 17 millions de litres, et la fabrication de fromages de chèvre bio en laiterie représente autour de 2 000 tonnes. C’est la Drôme qui abrite le plus grand cheptel caprin bio (5 927 chèvres certifiées en 2022), mais elle est en passe de se faire dépasser par le Maine-et-Loire, où les conversions sont nombreuses (1 723 animaux, qui s’ajouteront aux 5 798 chèvres certifiées). Suivent la Loire-Atlantique, où la aussi les conversions sont dynamiques, et la Dordogne.

Un retour au conventionnel

Dans le panel de la transformation de lait bio, l’effet de la crise est plus fort sur les produits au lait de chèvre et au lait de brebis que sur leurs équivalents au lait de vache, même si les fromages frais de brebis, de type feta, progressent comme en conventionnel. L’Institut de l’élevage faisait un bilan morose des fabrications de l’an dernier. Les fromages frais et l’ultra-frais chutaient, faute de demande, malgré une collecte qui s’est maintenue, ce qui s’est traduit par des déclassements et du lait valorisé en conventionnel.

Les éleveurs caprins font le même constat. Au début de l’été, dans un communiqué, Chevriers de Nouvelle-Aquitaine et Vendée, la Confédération paysanne, la Coordination rurale et Bio Nouvelle-Aquitaine alertaient sur la situation fragile de la filière caprine locale. Les déclassements continuent. Pour les éleveurs, la tentation de la déconversion est là, notamment car le prix du lait bio stagne alors qu’ils sont aussi touchés par l’inflation.

Des achats des ménages mal orientés

Les achats des ménages, rapportés par FranceAgriMer d’après Kantar, pour leur consommation à domicile ont reculé de 14,3 % au premier semestre 2023 pour les fromages de chèvre bio, contre un maintien (+0,7 %) pour l’équivalent conventionnel. Si ce panel indique une progression des achats de fromages de brebis bio (+12 %) cette hausse est à nuancer puisque cette catégorie ne représente que 0,1 % des achats de fromages, les variations concernent donc, d’une part, des faibles volumes et, d’autre part, peuvent s’expliquer par un changement de panel.

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