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Passer au 100 % bio… vraiment ?

Le 14 novembre, la revue Nature Communications publiait une étude sur le bio qui a fait couler beaucoup d’encre. Selon les journaux, on pouvait lire en titre des articles y faisant référence : « Une agriculture 100 % biologique pourrait nourrir la planète en 2050 » (Le Monde), « Impossible de passer à une agriculture 100 % bio sans changements majeurs » (Sciences et Avenir d’après l’AFP), « Le bio pourrait nourrir 7 milliards d’humains » (Ouest-France) ou encore « 100 % bio en 2050 ? Peu probable » (Le Huffington Post Québec). Notre traitement du sujet dans le quotidien Les Marchés, certes un peu provocateur, « quasi impossible de passer à une agriculture 100 % bio sans déforester », n’a pas manqué de faire réagir. Il faut dire que cette étude, passant en revue de nombreux scénarios, ouvre plus le débat qu’elle ne donne de solutions. Selon les chercheurs, l’agriculture biologique ayant de moindres rendements que l’agriculture traditionnelle, pour nourrir 9 milliards d’êtres humains en 2050 avec ce seul type de production et sans modifier le comportement alimentaire, il faudrait augmenter de 16 % à 33 % les surfaces cultivées, accroissant dans le même temps la déforestation de 8 % à 15 %. La seule solution pour obtenir 100 % de produits agricoles bios sans augmenter la surface cultivée serait, selon les chercheurs, de baisser de 50 % le gaspillage alimentaire et en même temps de supprimer totalement les cultures destinées à l’alimentation animale (ce qui reviendrait à réduire de 38 % à 11 % la part des protéines animales dans les protéines consommées par l’homme). Un scénario jugé possible, voire souhaitable par certains. Mais comment imaginer que l’ensemble de la population mondiale, y compris les pays avec une classe moyenne émergente, va réduire rapidement sa consommation de produits carnés ? Et quid de la rémunération des agriculteurs si le bio devient la norme ? Les prix n’auraient-ils pas tendance à baisser et donc à moins rétribuer les producteurs ? Le 100 % bio semble pour l’heure relever plus de l’utopie. Mais le bio a encore du potentiel de développement en France, si sa réglementation et sa valorisation restent bien maîtrisées.

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