Pas de steak végétal pour le Parlement européen
Après des années de débat en France, finalement c’est le Parlement européen qui se prononce pour la fin du steak végétal, du jambon vegan et des nuggets végés.
Après des années de débat en France, finalement c’est le Parlement européen qui se prononce pour la fin du steak végétal, du jambon vegan et des nuggets végés.

Le Parlement européen a décidé, lors de la séance du 8 octobre, d’encadrer strictement l’utilisation des dénominations des produits animaux. C’est la position plus stricte voulue par la rapporteure, la Française Céline Imart (PPE), qui a été adoptée par 355 votes favorables contre 247, réservant ainsi les dénominations steak, escalope, saucisse ou hamburger exclusivement aux produits contenant de la viande.
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Les filières viande réjouies, les acteurs du végétal vent debout
Des dispositions vigoureusement saluées par la FNB (élevage bovin), qui juge que l’usage de ces dénominations « fausse la bonne compréhension du consommateur, et biaise sans vergogne l’offre sur le marché ». L214 dénonce « une censure […] pour éviter de parler des vraies difficultés des agriculteurs » et l’adoption d’un texte qui « infantilise les consommateurs ».
De leur côté les acteurs du végétal craignent une mesure qui « pourrait être lourde de conséquences pour un marché en pleine croissance » selon le communiqué d’HappyVore. Entreprises du secteurs et associations ont écrit une lettre appelant l’UE à revoir sa copie et dénonçant l’absence de risque de confusion.
Le steak végétal va-t-il disparaître rapidement ?
Même si le Parlement européen s’est prononcé en faveur de cet amendement, rien n’est encore définitif : le texte doit encore être examiné par la Commission européenne et le Conseil de l’Union européenne. C’est seulement à l’issue de ce trilogue que l’encadrement des dénominations animales pourra être resserré. Néanmoins, rien n'indique que les trilogues tranchent véritablement la question, le Conseil n'ayant pas de mandat de négociation sur ce point, nous informe Agra Europe. Le cas échéant, une période de transition serait ensuite mise en place pour donner le temps aux acteurs concernés de faire évoluer leurs emballages.
Un feuilleton déjà vu en France
La question a déjà fait couler beaucoup d’encre en France. En janvier dernier, le Conseil d’État avait annulé les décrets interdisant les dénominations animales pour les produits végétaux. Ces décrets avaient été pris par l’alors ministre de l’Agriculture Marc Fesneau. Ils étaient jugés contraires au droit européen.