Organisation de producteurs
OP et laiterie n’utilisent pas les mêmes indicateurs
Constituée il y a deux ans, la fédération France OP Lait a encore du pain sur la planche pour que les organisations de producteurs fassent accepter leur prix à leur laiterie. Son président, Denis Berranger, fait le point.

Les Marchés Hebdo : Deux ans après la constitution de France OP Lait, où en sont les organisations de producteurs laitières ?
Denis Berranger : Nées au début des années 2010, les OP laitières ont vu leur rôle renforcé à l’issue de la loi Egalim. Des contrats de livraison sont fixés sur plusieurs années, auxquels on ajoute chaque année un accord-cadre qui fixe un prix. Ce sont ces accords-cadres qu’il faut faire progresser pour parvenir à la construction de prix « marche en avant », du producteur au consommateur, qui intègrent le coût de production des éleveurs. Le problème, c’est que les OP et leur laiterie ne s’appuient pas sur les mêmes indicateurs dans leurs négociations commerciales. Les laiteries continuent de s’appuyer sur des indicateurs Cniel (référence au prix allemand, valeur des prix en beurre-poudre sur les marchés internationaux, etc.) qui n’ont pas la même approche de coût de production que ceux utilisés par les éleveurs.