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Nouvelle campagne : un bon potentiel d'équilibre

Les bons prix de la campagne écoulée ont incité les producteurs français et européens de pommes de terre à augmenter leurs emblavements. Une sensible baisse des rendements devrait corriger l'accroissement des surfaces et assurer l'équilibre entre offre et demande.

On est entrés officiellement dans la campagne de pommes de terre de conservation 2016-2017 le 1er août, mais jusqu'au 15 du même mois, c'est la pomme de terre primeur qui a assuré le relais entre l'ancienne et la nouvelle récolte, dans un contexte particulièrement favorable permettant à la primeur d'assurer parfaitement ce rôle de transition qui devrait être, chaque année, le sien.

La faiblesse des stocks de report de vieilles pommes de terre de conservation, des importations sans excès, ont permis à la primeur d'accéder aisément aux étals et aux rayons, la grande distribution ayant joué d'autant plus volontiers la priorité à la primeur française en l'absence de stocks de vieille récolte. Hors cette conjoncture favorable, l'engagement de la distribution en faveur de la primeur française fut pris dans un esprit de filière et interprofessionnel prometteur. La saison 2016 de la pomme de terre primeur s'est donc déroulée dans un contexte de bon équilibre, succédant à une campagne de pomme de terre de conservation elle-même bien répartie entre l'offre et la demande, avec dans les deux cas, une sensible progression des cours.

La pomme de terre fait partie de ces productions particulièrement influençables par le bilan commercial et financier de la précédente récolte. La preuve en a encore été apportée par les emblavements pour 2016-2017 qui, sous l'impulsion des bons prix de 2015-2016, ont progressé, selon le NEPG – organisation représentant les cinq grands producteurs du nord-ouest de l'Union européenne – de 4,9 % dans ce bassin, dont +5,3 % en France, avec l'éventualité de surabondance et de dégradation des prix (le souvenir de 2014-2015 étant encore très présent). Mais la nature jouerait, cette année, sa fonction régulatrice par une baisse des rendements – dont l'appréciation précise est encore prématurée – et la perte de quelque 1 % des surfaces emblavées du fait de l'inondation de parcelles. Ce mode de « régulation » par la réduction de la production pourrait soutenir les cours.

Une récolte estimée entre 5,3 et 5,6 Mt

La récolte se présente comme plutôt copieuse, entre 5,3 et 5,6 millions de tonnes (Mt) selon l'Union des producteurs, 5,4 Mt selon le ministère de l'Agriculture. L'équilibre du marché viendra donc de la demande. La dynamique du marché intérieur du frais semble bien évoluer ; il s'agit de la consolider par une offre de qualité fondée notamment sur les variétés à chair ferme. C'est aussi l'argument qualitatif qui doit permettre à la production française de rester leader européen sur les marchés d'exportation, avec le développement de nouveaux débouchés pour pallier la stagnation, voire le repli de certaines clientèles historiques. Enfin, le dynamisme de la transformation (et de la féculerie) devrait permettre d'absorber des tonnages de tubercules plus importants dès cette campagne. C'est d'ailleurs, en ce début de commercialisation, la destination industrielle qui affiche une tendance haussière, illustrant une demande pressante face à une offre retardée par les conditions météorologiques, modifiant les chantiers d'arrachage.

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