Aller au contenu principal

Distribution
Lidl : « nous préférons nous priver de belles marques »

Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, ne croyant pas à la théorie du ruissellement, oblige les industriels à une forme de transparence en leur faisant cosigner un communiqué.

Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. © DR
Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing de Lidl France.
© DR

Les Marchés Hebdo : On arrive en année 2 de la loi Egalim, pensez-vous toujours que la théorie du ruissellement ne fonctionne pas ?

Michel Biero : Cela ne marchera jamais. Les seules choses qui sortent ce sont les communiqués de presse où l’on réévalue les prix du lait. Et aucun d’entre eux ne parle d’un prix de base et d’un volume, à l’exception du nôtre avec Sodiaal : 232 millions de litres revalorisés de 9 euros les 1 000 litres par rapport à l’an dernier.

LMH : Quelles garanties vous a données Sodiaal ?

M. B. : Je n’ai aucune garantie, si ce n’est le communiqué signé conjointement. J’oblige les industriels à signer un communiqué pour que la revalorisation soit transparente pour les producteurs. Sinon, on ne fait pas d’accord. C’est pour ça que nous allons arrêter de travailler avec Danone le 1er mars. L’an dernier, nous étions passés par le médiateur de la République. Nous préférons nous priver de belles marques, mais nous en avons assez d’entendre que ce sont les distributeurs les méchants. La loi Egalim ne peut fonctionner que si les uns et les autres jouent la transparence.

LMH : Allez-vous signer d’autres accords sur le lait ?

M. B. : Nous sommes en bonne voie pour en signer d’autres.

LMH : Et en dehors du lait ?

M. B. : Non, et c’est bien là le problème. On n’en verra pas cette année sur le porc. Le prix du porc est aujourd’hui élevé même si on sait que ça ne va pas durer. Sur le bœuf, les industriels ne veulent pas signer. Nous avons revalorisé les prix du bœuf et du porc, mais on ne sait pas ce qui est retombé dans la poche de l’éleveur. Le seul moyen pour que cette loi fonctionne, c’est de signer de vrais contrats tripartites où le prix est fixé par l’éleveur.

Les contrats tripartites couvrent nos 1 500 magasins en porc, lait et bœuf

LMH : En avez-vous signé de nouveaux récemment ?

M. B. : Nous avons signé le Ch’ti bœuf en charolais avec Elvea et Cobeval et le charolais label Rouge dans le Sud-Ouest avec Sicarev et Elivia. Aujourd’hui, les contrats tripartites couvrent nos 1 500 magasins en porc, lait et bœuf, nous sommes dans notre objectif. On va regarder les demandes qui nous arrivent et puis il faudra faire des arbitrages. Et d’ici à la fin d’année, on va développer de la PLV, car aujourd’hui, on ne voit pas assez les tripartites en rayon.

Les plus lus

Mâles bovins d'un an de race limousine au pâturage.
Broutards et jeunes bovins : les prix de marché dépassent les nouveaux prix de revient

Les prix des vaches, jeunes bovins et broutards continuent de progresser. Pour ces deux dernières catégories, ils dépassent…

oeufs dans une casserie
Hausse fulgurante des prix des œufs en Europe

Même s’ils n’atteignent pas les sommets affichés aux États-Unis, les prix des œufs en Europe ont bondi cette semaine, et…

un marteau aux couleurs du drapeau américain écrase un conteneur européen
Taxes Trump de 25 % sur l’Europe : qui est concerné dans l’agroalimentaire

Dans une diatribe, le 26 février, Donald Trump a annoncé son intention d’imposer des droits de douane de 25 % sur les produits…

graphique de prix
Les prix des œufs américains dépassent 1000 €/100 kg

La grippe aviaire fait des ravages aux États-Unis avec 30 millions de poules perdues en 3 mois. De quoi créer des ruptures d’…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 21 février 2025

La CPP est publiée dans Les Marchés un lundi sur deux et couvre une période de deux semaines. La CPR est publiée dans Les…

rayon oeuf en gms
Ovosexage : la GMS refuse de payer, les éleveurs en première ligne

L’accord provisoire sur le financement de l’ovosexage trouvé par l’interprofession expire fin février. Mais les discussions…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio