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Coûts de production
Pourquoi les prix records des bovins ne sont pas encore suffisants pour les éleveurs allaitants

Malgré des prix des gros bovins à des niveaux jamais vus, l’amont de la filière bovine fait toujours face à des difficultés économiques.

© Cyrielle Delisle

A 5,13 €/kg, le prix moyen pondéré des gros bovins entrée abattoir atteignait un niveau historique en semaine 23. Depuis plus d’un an, des records sont régulièrement battus.

Mais malgré des niveaux de prix records, les éleveurs ne sont pas dans une situation économique florissante.

Le poids de l’aliment est limité

Certes, si l’on en croit les calculs d’Agreste, « en avril, sur un an, la forte hausse du prix à la production bovine (34,3 %) fait plus que compenser la hausse du coût de l'aliment (24,2 %) ». Mais l’aliment est loin d’être la seule composante du coût de production des gros bovins.

Flambée des autres postes

« Pour la viande bovine, les exploitations étant très autonomes, ce n’est pas l’aliment du bétail le principal problème, mais bien plutôt l’approvisionnement des surfaces et la mécanisation (engrais et carburants avant tout) et le matériel d’élevage » résument ainsi les économistes de l’Idele.

Le compte n’y est pas

La dernière édition de l’indicateur de prix de revient défini dans l’accord interprofessionnel concerne le second semestre de 2021. En semaine 23, la cotation de la vache R n’atteignait que 5,27 €/kg éc, donc pas assez pour couvrir le prix de revient de la vache de race à viande du second semestre de 2021. « Or les IPAMPA ont très nettement évolués depuis le début de l’année 2022 entraînant une envolée des prix de revient. L’estimation pour le premier trimestre de 2022 fait état d’une progression de l’indicateur pour la vache de réforme de 33 centimes », calcule l’Idele. De plus cet indicateur est basé sur les fermes du dispositif Inosys réseaux d’élevage qui en termes de résultats économiques ont des résultats supérieurs à la moyenne des fermes françaises.

La viande, un produit de luxe ?

« Si la hausse des prix des gros bovins est répercutée au consommateur, il est possible que la viande bovine devienne un luxe » craignait Caroline Monniot de l’Idele dans notre dossier sur l’avenir de l’élevage allaitant. Ce d’autant plus dans cette période d’inflation tous azimuts, et où la viande est de plus en plus perçue comme une composante « plaisir » du repas plutôt que « santé » et apparait donc moins indispensable.

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