Les cantines respectent-elles la loi Egalim ?
Selon les données recueillies sur la plateforme « ma cantine », qui donnent un état des lieux partiels des approvisionnements de restauration du service public en 2022, les objectifs d’Egalim sont encore loin d’être atteints.
Selon les données recueillies sur la plateforme « ma cantine », qui donnent un état des lieux partiels des approvisionnements de restauration du service public en 2022, les objectifs d’Egalim sont encore loin d’être atteints.
Au 1er janvier 2022, les cantines publiques, scolaires, administratives, médico-sociales et de la santé devaient atteindre, en valeur, au moins 50 % de produits durables et de qualité dont au moins 20 % de produits bio dans leurs menus, selon les termes de la loi Egalim. La campagne de télédéclaration sur la plateforme « ma cantine » permet de faire le point sur l’atteinte de ces objectifs. Les résultats publiés ce mois sont ceux des achats en valeur des cantines en 2022.
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La part du bio dans les cantines reste insuffisante
La part du bio dans les achats des télédéclarants est de 13,1 % et le taux « % EGAlim » est de 27,5 %. C’est dans les cantines des écoles primaires (maternelles et élémentaire) que la part du bio est la plus forte, à 24,9 %, comme pour les crèches (25,1 %), ainsi que dans les restaurants administratifs des collectivités territoriales (20,6 %). Elle est en revanche très faible dans l’enseignement supérieur et universitaire (5,7 %) ainsi que dans le secteur de la santé (2,6 %) ou encore les Ehpad (3 %).
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Seules les crèches respectaient la loi Egalim
Au bilan, en 2022, selon les données recueillies sur la plateforme, seules les crèches répondaient aux objectifs de la loi Egalim que ce soit sur le bio ou la part des achats de produits de qualité (53,9 %). Au total, moins de 5 % des répondants satisfaisaient les objectifs de la loi. « La disparité de maturité entre les secteurs doit donner lieu à des approches différenciées, pour chacun d’eux, afin de répondre à leurs propres besoins en termes de leviers pour faire face aux difficultés opérationnelles rencontrées sur le terrain », concluait le rapport.
Méthodologie : 5 176 télédéclarations de données ont été retenues (65 % de plus que lors de la campagne précédente). La population des télédéclarants présente une surreprésentation du mode régie directe (85,8 %) et est composée plutôt de petites à moyennes cantines.
Des objectifs Egalim plus ambitieux depuis janvier 2024
A noter, depuis le 1er janvier 2024, la loi dite « Climat et résilience » a complété ces dispositions, avec un objectif de 60% produits durables et de qualité pour les familles « viandes » et « poissons ». Ce taux est même porté à 100% pour la restauration collective de l’État, ses établissements publics et les entreprises publiques nationales. Ces obligations ont été étendues à tous les restaurants collectifs dont des personnes morales de droit privé ont la charge. Les produits issus du commerce équitable et ceux des approvisionnements en circuits courts font partie de ces produits dits de qualité.