Les bons signaux de l'Insee
L'actualité tragique de ces dernières semaines occupe tout l'espace médiatique, et l'émotion dominante laisse bien peu de places aux bonnes nouvelles économiques. À l'occasion des élections départementales, les partis d'opposition ont par ailleurs eu beau jeu d'amoindrir les récents chiffres, pourtant réellement encourageants, de l'Insee. Alors que les dernières années, la distribution, Michel-Édouard Leclerc en tête, s'était fait fort de combattre la baisse du pouvoir d'achat des Français, les comptes nationaux prouvent une hausse du pouvoir d'achat de 1,1 % sur l'année 2014. Mesuré par unité de consommation (ce qui permet de le ramener à un niveau individuel), le pouvoir d'achat a crû de 0,4 % l'an passé après trois ans de recul (-0,6 % en 2013). Et depuis le début de l'année, la confiance des ménages s'améliore. En mars, pour le deuxième mois consécutif, l'indicateur qui la synthétise gagne un point et atteint 93, son plus haut niveau depuis novembre 2010. Quand on interroge les ménages sur le niveau de vie passé en France, le moral s'améliore pour le troisième mois consécutif, et atteint son plus haut niveau depuis octobre 2007. Mieux, pour le cinquième mois consécutif, leur opinion sur leur niveau de vie futur s'améliore. Les Français ont moins l'impression que les prix augmentent, et sont moins nombreux à anticiper une inflation. Certes la baisse du prix du pétrole y est pour beaucoup. La chute des prix alimentaires l'an dernier y a aussi participé. Le recul de l'euro, qui pénalise les importateurs (les fabricants de jus de fruits ont notamment tiré la sonnette d'alarme la semaine passée), encourage le flux d'exportations de l'agroalimentaire. Le climat des affaires s'améliore enfin. Toujours selon l'Insee, les patrons du secteur s'attendent à de meilleures perspectives de production. Les stocks de produits finis s'amoindrissent, et les carnets de commandes globaux et étrangers se regarnissent. Alors oui, bien sûr, tout n'est pas rose, mais un léger mieux dans le moral des Français doit être pris comme un signal positif et contribuer, on l'espère, à détendre le climat des affaires.