Viande
Le veau revendique sa place dans les rayons
Promouvoir la gamme estivale est une priorité de la filière veau depuis plusieurs années, cet enjeu devient majeur alors qu'elle a été très affectée par la crise sanitaire.
Promouvoir la gamme estivale est une priorité de la filière veau depuis plusieurs années, cet enjeu devient majeur alors qu'elle a été très affectée par la crise sanitaire.
La filière veau a été durement touchée par la crise sanitaire du coronavirus, avec un recul significatif d’activité qui a entraîné une chute des cours ainsi que l’alourdissement et le vieillissement structurel des veaux. Entre mi-mars et fin avril, la cotation du veau rosé clair O a reculé de près de 18 % pour s’afficher bien en dessous de son niveau de 2019, pourtant déjà dégradé.
Pas vu, pas pris
Outre la perte du débouché de la RHD, la viande de veau a été affectée par une demande chaotique en GMS et par une moindre visibilité dans les rayons. Contrairement à d’autres viandes, « le veau est un achat d’impulsion qui est, pour une part importante, déclenché par la présence du produit en linéaire », explique Jean-Louis Arquier, vice-président de la section veau d’Interbev et directeur général de Tendriade. En somme, le veau est un produit « pas vu, pas pris », résume-t-il. Or, le début de la crise sanitaire en France a été marqué par une diminution significative du nombre de rayons traditionnels ouverts dans les GMS ainsi que par une simplification des gammes qui a fortement pénalisé la mise en marché du veau. Une situation qui s’est progressivement améliorée selon le vice-président alors que l’interprofession lançait mi-avril un plan de communication pour mettre la viande de veau sur le devant de la scène et favoriser sa présence dans les linéaires.
Malgré les efforts de l’interprofession pour mobiliser l’ensemble des acteurs de la filière, « la consommation reste tournée vers d’autres formes de produits que le veau », regrette le vice-président. Pourtant, le veau dispose de nombreux atouts avec une offre de « produits qui peuvent répondre aux attentes du moment », assure-t-il. C’est par exemple le cas de la viande hachée, produit très plébiscité par les consommateurs depuis le début de la crise, et dont la gamme en veau est diversifiée (haché formé, vrac, strié, façon bouchère…).
Des perspectives incertaines
Alors que l’été approche, la filière cherche désormais à promouvoir sa gamme estivale. Si les opérations de communication d’avril et de la Pentecôte semblent avoir permis de stabiliser la situation pour le mois de mai, les perspectives restent incertaines à moyen terme. « Le plus dur est devant nous », affirme Jean-Louis Arquier, car juin et juillet sont les deux mois où les ventes de viande de veau sont traditionnellement les plus en repli. Quelques signaux positifs donnent cependant matière à espérer. Après une année 2019 chaotique, les opérateurs se sont en effet montrés prudents dans les mises en place cet hiver, de sorte que les sorties de veaux devraient être plus limitées cet été. Par ailleurs, la filière attend beaucoup de la réouverture de la RHD, qui représente environ 20 % des débouchés pour la viande de veau. D’autre part, l’interprofession continuera à solliciter les opérateurs pour qu’ils privilégient le veau français. Une nouvelle campagne de communication est d’ailleurs prévue en juillet, pour que la déclinaison veau des produits d’été soit présente dans les rayons.