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Le colza résiste mieux que le soja

Les marchés des matières premières agricoles continuent de réagir à la situation économique mondiale, mais dans une faible ampleur. Fondamentalement, le soja subit la pression des bonnes récoltes annon-cées, le colza résistant mieux du fait de sa rareté au niveau européen.

La crise de la dette européenne est toujours en tête des préoccupations des opérateurs, avec comme effet collatéral la faillite du courtier américain MF Global. En effet, ce dernier doit sa descente aux enfers à ses positions spéculatives sur la dette européenne. Cette faillite du premier intermédiaire des places de New York et Chicago sur les devises, le pétrole et l’or, a perturbé quelque peu les cours à Chicago, ajoutant de la nervosité à des marchés déjà bien chaotiques. Les Bourses des valeurs et les monnaies oscillent en fonction des informations ou parfois des rumeurs en provenance de Grèce ou d’Italie en ce début de semaine. Globalement, le dollar et le pétrole sont plutôt en hausse.

Rendements de soja en baisse

Du côté des fondamentaux, les chiffres des firmes privées publiés au fil des jours précédant le rapport USDA du 9 novembre, envoient plutôt des signaux baissiers. En effet, ni FC Stone ni Informa ne diminuent vraiment leurs prévisions de rendement (annoncées respectivement à 42,2 et 41,8 boisseaux/acre). Au 30 octobre, selon les données de l’USDA, la récolte était réalisée à 87 % (contre 79 % en moyenne ces cinq dernières années). Elle serait en ce début de semaine réalisée à hauteur de 92 %, ce qui doit permettre aux acteurs d’avoir maintenant une bonne idée de la production nationale. Ainsi, même si certains anticipent une baisse plus marquée du rendement, ce dernier, à 41,5 boisseaux par acre selon l’USDA, est particulièrement faible. La récolte, à moins d’une surprise dans les prochaines mises à jour de l’agence américaine, sera en retrait par rapport à l’an dernier. L’offre devrait peiner à satisfaire la demande, ce qui justifie pour le moment le maintien des prix. Toutefois, la situation économique pèse sur la dynamique de la consommation intérieure, et la concurrence des marchandises sud-américaines fait craindre une baisse plus forte que nécessaire de la demande internationale adressée aux États-Unis. Le démarrage de campagne d’exportation est plus timide que l’an dernier. Les exportations réalisées depuis le 1er septembre sont de 5,7 Mt seulement, soit 38 % de moins que l’an dernier à la même époque.
Toujours du coté des fondamentaux, les perspectives de récolte brésilienne sont attendues en hausse. Les derniers chiffres publiés par Celeres mettent en avant une récolte qui atteindrait 75,5 millions de tonnes. Cela pèse bien évidemment sur les cours du soja qui ne profitent guère du rebond constaté ces derniers jours sur l’huile de palme.

Craintes sur les semis de colza en France

L’inquiétude commence à s’installer en France et plus globalement sur l’ensemble de l’Europe au regard des conditions climatiques de cet automne qui ont favorisé le développement végétatif du colza. Cela risque de rendre les plantes plus fragiles à l’entrée de l’hiver, avec des risques accrus de gel.

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