Aller au contenu principal

Le bio local progresse aussi en gestion concédée

De gauche à droite : Rémi Beslé (Manger Bio 44), Gwénaëlle Oger (Orange Ouest), Corinne Mbow, (Ansamble), Cécile Chevrieux (Ville du Pallet), Jocelyn Renou (Convivio) et Yves Dupont (Biofournil).
© Th. G.

Au total, 57 % des établissements français de restauration collective proposaient des produits biologiques à leurs convives début 2017, selon les chiffres de l’Agence bio. Cette proportion montait à 60 % pour les établissements en gestion directe, contre 47 % pour ceux en gestion concédée. Si la dynamique est partagée, l’écart reste important. D’où l’intérêt de la journée organisée le 6 décembre à Gorges (44) par Inter Bio Pays de la Loire et le Gab 44 sur le thème « du bio local en restauration concédée, c’est possible ! » La première condition de réussite est d’avoir « un donneur d’ordre éclairé, qui doit repenser son offre globalement, réduire la largeur de gamme et les grammages, ne pas penser 1 pour 1 », a estimé en introduction Perrine Gaydon, du cabinet FL Conseil.

L’impulsion naît souvent des élus ou du responsable d’entreprise. Elle peut parfois venir des parents d’élèves, comme en a témoigné la commune du Pallet (44). Confrontée à leur mécontentement sur la prestation, la municipalité a travaillé avec eux et avec le Gab 44 sur un nouveau cahier des charges, qui intègre 60 % de produits issus du développement durable, dont 40 % de locaux.

Une meilleure planification

Les sociétés de restauration collective (SRC) font de leur côté évoluer leurs pratiques pour répondre à ces nouvelles attentes. « Nous devons planifier et communiquer en amont nos besoins aux producteurs », a ainsi relevé Corinne Mbow, directrice du marketing à Ansamble. Pour Jocelyn Renou, directeur général de Convivio, le bio local oblige à un « changement de culture, il nous faut dire au client que tous les produits ne sont pas disponibles, expliquer à l’enfant que les produits bios ne sont pas parfaits ».

Pour répondre aux demandes de ses clients, comme la mairie du Pallet, la société familiale référence plus de 1 000 fournisseurs locaux sur l’Ouest. L’importance d’une bonne compréhension lexicale entre le donneur d’ordre et le prestataire a été soulignée. « S’entendre sur la définition du local, sur les pourcentages, est un point clé », a insisté Jocelyn Renou.

Le sujet de la rédaction des appels d’offres pour les marchés publics a été abordé lors d’ateliers pratiques. Les notions de circuit court, de saisonnalité, de fraîcheur des produits peuvent favoriser les producteurs de produits bios locaux. Les Gab ont invité les donneurs d’ordre à rencontrer les producteurs en amont, également à proposer une sélection locale à leur prestataire. Plusieurs témoins se sont inquiétés du suivi de l’exécution des contrats, jugé complexe et chronophage. La solution choisie par Le Pallet, où le Gab 44 veille au respect des engagements de Convivio, a suscité l’intérêt.

Du côté des filières bios des Pays de la Loire, les volumes ne semblent plus être un problème majeur. Les coûts logistiques et l’insuffisance des infrastructures, type abattoirs ou légumeries, peuvent en revanche constituer un frein sur certains marchés. « Il reste un gros travail à fournir avec la restauration concédée. Nous avons pour cela besoin de réunir tout le monde », a conclu Rémi Beslé, éleveur laitier bio à Plessé et président du groupement de producteurs Manger bio 44.

Des outils mutualisés pour les producteurs

Née en 2009, l’association de producteurs Manger bio 44 a démarré son activité de distribution auprès de la restauration collective en gestion directe. Abordée plus tard, la restauration collective concédée est passée entre 2016 et 2017 de 13 à 25 % de son chiffre d’affaires. Aujourd’hui, au Min de Nantes, Manger bio 44 va devoir trouver un autre local à la suite du transfert du marché. Un projet de plateforme logistique mutualisée avec d’autres acteurs de la métropole nantaise est en cours. Au niveau régional, l’association travaille actuellement avec le réseau Manger bio à la construction d’une offre globale. Cofinancé par l’Agence bio, le projet vise la création d’un catalogue mutualisé afin de limiter les zones blanches.

Les plus lus

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

Poulets standard européen
Poulet : plus de 300 €/100 kg, le marché européen s’emballe

Les prix européens du poulet s’envolent, car la production progresse moins vite que la consommation. Si l’Ukraine est un peu…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Dépalettiseur
Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

La transition vers l’œuf alternatif est bien amorcée par l’amont de la filière œuf. Mais il faut plus de poules en code 2 ou 1…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio