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Le bio attend toujours son heure

Si les consommateurs sont sensibilisés au bio, la méconnaissance et les difficultés de repérage en magasin restent d'actualité.

La station d'expérimentation légumière de Pleumeur Gautier, située à quelques kilomètres de Lannion (Côtes d'Armor), n’hésite pas à multiplier les tests d’expérimentations sur le bio.

Les progrès enregistrés sur le chou-fleur, choux de Bruxelles et autres choux romanesco ont permis de mettre en place des protocoles de culture bénéfiques aux légumes conventionnels. Cette année, l'écoulement des volumes et plutôt bon pour les producteurs bio bretons (une vingtaine sur les 3 300 recensées dans la région). La situation pourrait donc être qualifiée d'idéale. Mais à y regarder de plus près, le bio reste marginal, malgré des velléités d'expansion légitimes après des premiers pas concluants dans les années 90. Selon les chiffres d'Interfel, les fruits et légumes bio ne représentent aujourd'hui que 1,5 % du marché des fruits et légumes. Un marché de niche que les campagnes de mise en avant cherchent à développer. Depuis un an, et jusqu'en 2006-2007, les groupes bio d'Interfel et du CNIPT (Centre national interprofessionnel de la pomme de terre) gèrent une vaste campagne de sensibilisation, d'un montant de 700 000 euros/an durant trois exercices. Pour chacun d'entre eux, la moitié des moyens est affectée aux actions dans les points de vente, pour tenter d'installer durablement le bio dans le linéaire fruits et légumes. Si les consommateurs sont sensibilisés au bio, il existe un réel décalage entre leurs attentes et leur comportement en magasin. Cependant, les enseignes semblent plus réceptives qu'auparavant dans ce domaine. « Carrefour, Géant, Auchan et Monoprix ont des réflexions nationales sur le bio. Et d'un point de vue global, les enseignes sont beaucoup plus actives cette année », estime Xavier Herry, responsable du marketing opérationnel pour Interfel.

Les ventes de fruits et légumes sont en hausse

Pendant le printemps bio, les ventes ont enregistré une hausse de 20 à 30 % sur les fruits et légumes AB. Dans le courant de l'année, une opération chez Auchan s'est traduite ponctuellement par une progression de 9 % du bio et de 14 % pour les fruits et légumes, une perspective encourageante. Pour toucher l'ensemble du circuit, de la grande distribution mais également des magasins spécialisés, la communication est distincte. Pour le grand public, il s'agit de le « convertir ». Pour les réseaux spécialisés, l'objectif est de renforcer la part des fruits et légumes, sous-représentés dans le panier de la ménagère bio. La mise au point de produits plus transformés peut aussi apparaître comme une solution, mais des questions de filières et de débouchés industriels se posent. Par exemple, la surgélation est une voie important cette année pour les choux bio, mais la situation pourrait n'être que temporaire, due à des difficultés de production en Espagne.

Dans l'exemple breton, les producteurs ont déjà fort à faire, entre la gestion des semences (délaissée par les grands groupes, le bio étant marginal) et celle, complexe, des exploitations. Au moment où les consommateurs réclament de plus en plus de produits préparés, pratiques et de moins en moins chers, la tâche n'est pas simple pour promouvoir un produit le plus souvent brut et plus onéreux que la moyenne.

Rédaction Réussir

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