Aller au contenu principal

Le Bénin interdit les importations de poulet congelé et d’œuf de table

Le gouvernement béninois n’est pas revenu sur l’interdiction des importations de poulets congelés et d’œufs de table. La mesure devrait donc entrer en vigueur à compter du 31 décembre 2024. Cette année, le pays a déjà réduit de 41 % ses achats sur un an.

poulet entier
Le Bénin veut interdire les importations de poulet congelé et d'oeuf de table à compter du 31 décembre 2024.
© Lebensmittelfotos

L’Etat béninois n’est pas revenu sur l’interdiction des poulets congelés et les œufs de table étrangers sur son territoire. Dès le 31 décembre 2024, le pays va donc mettre un terme aux importations de poulets congelés et d’œufs de table.

Une production béninoise insuffisante face à la demande croissante

Le ministre de l’Agriculture béninois Gaston Dossouhoui estime la production locale de volailles à 20 000 tonnes par an rapportent nos confrères du journal local Le rural. C’est bien en deçà des 1,5 million de tonnes nécessaires. Le média estime que « les importations représentaient jusqu’ici près de 80 % de l’offre sur le marché, avec un volume d’environ 60 000 tonnes de poulets congelés importés chaque année ».

Le Bénin veut relancer la production nationale en suivant l’exemple du Nigéria voisin

Le gouvernement du président Patrice Talon veut dynamiser la production locale, réduire la dépendance aux marchés extérieurs pour répondre à la demande nationale grandissante. Ces dernières décennies, le Nigéria voisin avait aussi mis un terme aux importations de volaille. Mais le Bénin avait alors été confronté à une hausse de ses importations pour nourrir le marché voisin souvent par le biais de la contrebande.

Lire aussi : Avec le poulet Goliath, l’Afrique veut en finir avec les importations

Des prix en hausse sur le marché béninois

Les volailles et œufs de table vendus au Bénin le seront à un prix plus élevé que les produits importés. « Il faut s’attendre à une tension sur les prix dans les premiers mois », reconnaît Modeste Dayato, président de l’Association nationale des aviculteurs du Bénin dans Le Rural. Toutefois, « avec des cycles de production de trois mois, nous pouvons atteindre un équilibre rapide si les investissements nécessaires sont réalisés dès maintenant », juge-t-il. Même son de cloche du côté du Ministre de l’Agriculture, « cette mesure est un levier stratégique. Si elle est bien accompagnée, elle pourrait permettre une augmentation de la production locale de 30 % dès 2025 et une réduction significative de notre dépendance alimentaire d’ici à 2030 ».

Lire aussi : L’Afrique peut-elle se nourrir sans importer ?

Le Bénin compte peu pour le poulet français

Quelles conséquences pour les exportateurs français ? Le Bénin est le quatrième destinataire pour le poulet français. Le pays a fortement réduit ses importations de poulet en provenance des pays-tiers (- 40 %) comme de l’Union européenne (- 43 %) entre les neuf premiers mois 2024 et les neuf premiers mois 2023 selon une compilation de l’Itavi d’après TDM et Eurostat.

A la même période, la France fait figure d’exception et enregistre une petite hausse (+ 4 %) sur un an. Cependant, les envois restent minimes 2 482 téc au cours des neuf premier mois 2024, loin du total estimé à 39 442 téc. Dans le reste des pays d'Afrique, la France est aussi loin d’être un acteur incontournable. En République démocratique du Congo, sur les 111 698 téc importés durant les neuf premiers mois 2024, la France n’a expédié que 3 410 téc. Même constat en Guinée, 960 téc ont été importées depuis la France sur un total de 58 184 téc.

Lire aussi : Trois ONG dénoncent « un élevage d’exportation bas de gamme » pratiqué en France, « c'est faux! » répondent les professionnels

La hausse des importations de poulet par le Togo reste tout de même à surveiller puisqu’il partage à l’Est une frontière avec le Bénin. Les importations sont passées de 540 téc au cours des neuf premiers mois 2023 à 1 274 téc la même période en 2024.  

Lire aussi : Poules de réforme : « Nous continuons à nous orienter vers l’export » explique Ronald Ajavon

Les plus lus

au premier plan, tête de boeuf, dans un marché aux bestiaux
DNC : quel impact sur les prix des broutards, petits veaux, jeunes bovins et vaches ?

Alors que le marché des bovins dans son ensemble était dans une conjoncture très favorable et rarement vue, la dermatose…

Poulets standard européen
Poulet : plus de 300 €/100 kg, le marché européen s’emballe

Les prix européens du poulet s’envolent, car la production progresse moins vite que la consommation. Si l’Ukraine est un peu…

vaches laitières dans une prairie
Vaches laitières : après un an de flambée, les prix vont-ils vraiment baisser ?

Les prix des vaches laitières ont commencé leur escalade il y a un an. Si un mouvement de baisse automnale se fait sentir, les…

Poulets JA787 aux Pays-Bas. © Hubbard
Poulet standard : y-a-t-il une vraie bascule vers le poulet ECC ?

Alors que le poulet standard est le moteur de la croissance de la production en France, LDC et Galliance ont annoncé s’engager…

personnes sur une scène
Culture Viande : « Sans abattoir ni ateliers, il n’y a pas de valorisation de la production française »

Lors du congrès annuel de Culture viande, les industriels ont pointé leurs intérêts convergents avec ceux de l’élevage, en…

Jérôme Foucault
Négociations commerciales : « Ce qui est transformé en France, issu de l’agriculture française, doit être négocié en France ! »

À moins de deux mois du début des négociations commerciales, Jérôme Foucault, président de Pact’alim qui représente des PME et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio