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L’Aveyron veut plus de légumes bios

Ces dernières années, quasiment 100% des installations en maraîchage se sont faites en bio, selon l'Apaba.
© © Apaba

Deuxième département bio au niveau national, l’Aveyron vise les 20 % de surfaces certifiées en 2020. Le maraîchage est notamment un secteur clé pour parvenir à répondre à la demande locale.

« 20 % de SAU certifiés d’ici trois ans, c’est sûr que c’est ambitieux, mais c’est motivant ! » Alain Leloup, le coprésident de l’Association de promotion de l’agriculture biologique en Aveyron (Apaba) veut y croire. Actuellement, l’Aveyron est un très bon élève, deuxième département français bio avec 47 237 hectares de terres certifiées et en cours de conversion selon les chiffres 2015 de l’Agence bio (+16,2 % par rapport à 2014) et 565 exploitations bios (+14,8 %). « Ces bons résultats s’expliquent par une vague de conversions de l’agriculture conventionnelle vers celle du bio, notamment en bovin lait : 95 % des nouvelles exploitations viennent de la conversion. Nous avons aussi la chance en Occitanie d’avoir une politique régionale qui soutient l'agriculture bio avec des aides attractives. Notre objectif est de tout faire pour entretenir cette dynamique », poursuit le responsable professionnel, maraîcher à Campuac, dans le nord du département.

Mais pour passer de 9,2 % de la SAU en 2015 à 20 % de la SAU en bio en 2020, il y a encore du travail, en maraîchage notamment, le cheval de bataille de l’Apaba. « Notre point faible, c’est le légume, la demande est très forte, et nous sommes déficitaires, reconnaît le maraîcher, il y a de la demande partout : sur les marchés de plein vent, dans les surfaces spécialisées, les points de vente collectifs et en restauration collective. » Dans le même temps, le secteur bénéficie d’un véritable engouement, attirant les candidats d’horizons divers, le plus souvent dans le cadre d’une reconversion professionnelle.

« Ces dernières années, 100 % quasiment des installations en maraîchage se sont faites en bio, il y a peu de reconversions en productions végétales. Les gens qui arrivent et qui se forment ne veulent plus du conventionnel, car ils ont compris l’importance d’une alimentation saine. Le bio, c’est aussi une façon pour eux de prendre soin de l’environnement ; leur installation correspond à un choix de vie, à un vrai engagement », note Alain Leloup. Principale difficulté pour tous ces candidats : l’accès au foncier, une denrée rare, notamment en zone de plaine. « La plupart des installations se font sur de très petites surfaces en pente, déplore Alain Leloup, du coup, on manque de volume pour fournir du demi-gros. À l’Apaba, on essaie donc de convaincre les éleveurs de céder un à deux hectares pour permettre d’installer des maraîchers. »

Les cantines visées

À l’aval, l’Apaba et son collège de consommateurs s’activent pour trouver des débouchés et organiser des filières en misant notamment sur la restauration collective. « L’objectif, c’est que tout ce qui est produit en Aveyron soit consommé en Aveyron. 10 % de bio dans les cantines, c’est énorme pour nous, mais on dit oui ! » déclare-t-il. Pour accélérer, l’Apaba « fait du lobbying auprès des élus ». Mais le responsable professionnel en est convaincu : la prise de conscience viendra des producteurs et des consommateurs. « Il y a un siècle, on trouvait 3 000 hectares de pommes de terre en Aveyron, donc rien n’est impossible, le reste, c’est dans la tête », conclut-il.

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