L’après-fusion pour Sicarev et Sicavyl

À la suite de la fusion engagée en décembre dernier de Sicarev et Sicavyl, la coopérative bovine et ovine Cialyn, principale actionnaire de Sicavyl, s’est ajoutée aux cinq coopératives du groupe Sicarev. Le bassin de production de celui-ci s’étend désormais de la Drôme (Dauphidrom) jusqu’aux terres ardennaises de Cialyn, laquelle couvre un gros croissant collé au quart sud-est de l’Île-de-France. « La taille du groupe Sicarev doit permettre de valoriser encore mieux la production des adhérents, quelle que soit leur situation géographique », annonce un des présidents de coopérative dans le magazine Alliances du groupe Sicarev qui a été distribué préalablement à tous les adhérents avant leur assemblée générale.

Philippe Dumas, président du groupe Sicarev, a commencé par dire en assemblée qu’en dépit de cette extension les coopératives resteraient proches de leurs adhérents. « Nous comptons sur vous pour faire vivre chaque spécificité de zone » et « pour me signaler ce qui n’irait pas », a-t-il clamé.

Contrat adapté

Les éleveurs de bovins sont engagés à divers degrés dans leurs outils coopératifs et cèdent volontiers leurs bêtes aux négociants. Philippe Dumas tient à rassurer que « chacun aura sa place ». Justement, la politique de contractualisation est remise à plat, qui doit offrir la sécurité d’une grille de paiement aux plus fidèles. « La contractualisation concernera, à terme, des animaux correspondant à un segment de marché. D’où̀ un contrat vraisemblablement mieux adapté qu’aujourd’hui : nous nous engagerons à prendre les bovins et à leur attribuer des plus-values importantes, à condition qu’ils correspondent à un marché identifié », souligne dans Alliances Jean-Yves Besse, nommé en janvier dernier directeur des productions animales de Sicarev.

Chez les éleveurs de Cialyn comme dans les autres coopératives, les technico-commerciaux guideront les éleveurs en fonction des tendances de la demande en viandes. L’équilibre entre les filières bœuf et veau d’une part, la production d’animaux maigres (broutards) et leur exportation (à travers Deltagro) d’autre part, est une force déployée par le groupe Sicarev au profit des éleveurs.

Tripler l’abattage d’agneaux

Le président Dumas a suivi les douze assemblées de section de Cialyn, préliminaires à l’assemblée générale, et a apporté une bonne nouvelle à la section des éleveurs d’ovins : la production doit tripler dans les trois ans, passant de 1 000 agneaux par semaine à 3 000. Ce développement aura pour centre l’abattoir Sicarev de Migennes, dans l’Yonne. Il passera par de nouveaux clients, davantage d’élevages chez les adhérents et des alliances avec des organisations de producteurs extérieures. Le président de la section ovine de Cialyn, Jean-Roch Lemoine, attend du plan de développement des gains de valeur ajoutée.

Le profit engendré à travers le groupe sera d’autant plus grand qu’il fera jouer les synergies sur le plan industriel et commercial, ainsi que logistique (à travers TVE Logistique) entre les filières porc, bœuf, veau et agneau. Et qu’il soufflera son « esprit filière » du sud au nord.

Les tonnages abattus et transformés

La filière bœuf du groupe Sicarev passe par quatre sites d’abattages : trois sites Sicarev à Sucy-le-Comtal (Loire), Roanne (Loire) et Migennes (Yonne), ainsi que celui de la Stéphanoise d’abattage à La Talaudière (Loire). Ces quatre sites réalisent 110 000 tonnes dont 52 000 t vont en découpe. La filière veau représente 15 000 tonnes réalisées aux sites de Soviber et de La Stéphanoise à La Talaudière. La filière agneau compte 2 500 t actuellement, sur le site de Migennes. La filière porc est la 2e en tonnage : 148 000 tonnes réalisées chez Tradival à Fleury-les-Aubrais (Loiret) et Lapalisse (Allier). 96 000 t vont en découpe. Enfin, le groupe produit 17 000 tonnes de produits transformés : viandes fraîches et surgelées chez MVPE (Monier Viandes produits élaborés) à Saint Germain Laprade (Haute-Loire), viandes piécées et UVCI (unité de vente consommateur individuel) chez Sicarev à Migennes et Tradival à Fleury-les-Aubrais et La Talaudière, salaisons dans ces 2 derniers sites de Tradival.