Lait de chèvre : « pas de pénurie mais on est tout juste à l’équilibre »
La collecte de lait de chèvre pourrait se stabiliser cette année si le second semestre tient ses promesses, car la qualité des fourrages s’améliore. Les disponibilités sont assez tendues en France, mais un rebond de la collecte l’an prochain est possible, si les maladies animales le permettent. Du côté des chevreaux, l’Idele note une baisse des abattages pour Pâques.
La collecte de lait de chèvre pourrait se stabiliser cette année si le second semestre tient ses promesses, car la qualité des fourrages s’améliore. Les disponibilités sont assez tendues en France, mais un rebond de la collecte l’an prochain est possible, si les maladies animales le permettent. Du côté des chevreaux, l’Idele note une baisse des abattages pour Pâques.

Avec Agra
« On s’attend à une collecte de lait de chèvre en France stable en 2025 par rapport à 2024, grâce à un rebond espéré au second semestre, en lien avec une amélioration des fourrages », indique Mickaël Lamy, président de l’Anicap (interprofession du lait de chèvre), à nos confrères d’Agra Presse.
Une collecte de lait de chèvre en baisse début 2025
Les fourrages de mauvaise qualité à cause de la météo humide en 2024 expliquent en partie la baisse de production. Ainsi, sur les cinq premiers mois de l’année, la France n’a collecté que 209,7 millions de litres de lait de chèvre, c’est 4,1 % de moins que l’année précédente. En mai, le recul n’était néanmoins plus que de 1,2 % contre 8,9 % en février.
Toutes les principales régions sont concernées
La collecte recule sur les premiers mois de 2025 dans toutes les principales régions de production : Nouvelle-Aquitaine (-7 %), Pays-de-la-Loire (-2,7 %), Centre-Val de Loire (-0,6 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (-4,9 %). Tandis que les seuls rebonds observés l’ont été dans les régions beaucoup moins productrices que sont la Bretagne (+0,6 %) et la Provence-Alpes-Côte d’azur (+6,9 %).
« On s’attend à une collecte de lait de chèvre en France stable en 2025 par rapport à 2024 »
Du côté des coûts de production, l’Ipampa lait de chèvre calculé par l’Idele atteignait, en mai, 121,3 points, (base 100 en 2020). C’est une baisse de 2,1 % sur un an, et de 0,3 % sur un mois.

Des difficultés en fromage de chèvre AOP
« Les débouchés se tiennent et les prix du lait sont stables en 2024 et début 2025 après plusieurs années de hausse », indique le président, qui constate une tenue de la fabrication et de la consommation de fromage en volume, mais qui baisse en valeur, à cause des marques de distributeurs et des AOP qui se sont moins bien vendues.
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« L’export se porte bien, mais les ventes à la restauration hors foyer sont plus difficiles », selon Mickaël Lamy. Pour l’avenir, il constate qu’il n’y a « pas de pénurie de lait mais on est tout juste à l’équilibre, ce qui doit renforcer la vigilance sur la création de valeur ». En effet, les stocks de produits de report caprins chez les industriels restaient à des niveaux modestes en avril, 26 % sous leur niveau d’un an plus tôt, selon l’Idele. Les volumes de lait importés, bien qu’en hausse de 14 % sur un an en avril restaient sous les niveaux de 2022 et des années antérieures.
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Après la stabilité en 2025, Mickaël Lamy espère un rebond de la collecte en 2026. Un espoir qu’il faut toutefois mettre en balance avec l’émergence de la fièvre catarrhale ovine (FCO), au sujet de laquelle le président de l’Anicap dit qu’il faut « être en veille ».
« L’export se porte bien, mais les ventes à la restauration hors foyer sont plus difficiles »
Un peu moins de chevreaux abattus
3,8 €/kg, c’est la cotation nationale du chevreau vif la semaine précédent Pâques 2025. C’est 3,3 % de plus que la semaine précédent Pâques 2024. Après Pâques, la cotation est ensuite restée au-dessus de son niveau de 2024 tout en ne dépassant pas son record de 2023. La cotation du chevreau vif s’interrompt début juin, chaque année, et devrait reprendre mi-septembre. Au cours des huit premiers mois de la campagne 2024/2025, les abattages de chevreaux seraient stables en têtes et en légère hausse en volume (+1%) par rapport à la campagne précédente, d’après les données de l’enquête Idele auprès des abatteurs, à respectivement 386 200 chevreaux et 2 120 téc. Sur les seuls mois de mars et avril, correspondant au pic d’offre et de demande, le nombre de chevreaux abattus s’est élevé à 224 000 têtes (-1% /2024) et 1 212 téc (+1% /2024). Pâques ayant été un peu plus tardif en 2025, les chevreaux étaient légèrement plus lourds (5,4 kgéc contre 5,3 en 2024), continue l’Idele.
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