Aller au contenu principal

La qualité pour attirer un consommateur schizophrène

Agriculteurs, industriels et distributeurs font de la qualité des produits la condition sine qua non de leur réussite. C’est du moins leur discours officiel.

La qualité était au centre des Entretiens de la rue d’Athènes organisés le 21 janvier par la Société des agriculteurs de France (Saf). Sujet bien légitime qui, comme l’a rappelé l’Institut Ipsos, fait partie des principales attentes des consommateurs. Daniel Bernard, le p-dg de Carrefour, lui a d’ailleurs emboîté le pas en se faisant au passage le chantre des filières de qualité. Reste que comme l’a fait remarquer Christophe Bonduelle, président du directoire du groupe éponyme, le consommateur fait preuve d’une certaine schizophrénie : « Il y a une grande différence entre ses attentes et ses actes d’achat comme le prouve la croissance du hard discount ». « C’est en démontrant la supériorité de notre offre, avec des filières, qu’on le fidélisera », juge M. Bernard tout en exprimant son accord pour un partage de la valeur ajoutée. De quoi contenter Christiane Lambert, présidente du réseau Farre pour qui « chacun doit s’y retrouver». « Nous ne sommes pas des voleurs», lui a répondu M. Bonduelle, rappelant qu’en 10 ans le prix de vente d’un produit Bonduelle est passé (en francs constants) d’un indice 100 à un indice 100 tandis que la rémunération du producteur est passée de 100 à 125 et le prix consommateur de 100 à 135.

La communication joue aussi un rôle central. Carrefour l’a bien compris avec sa dernière campagne « Consommer mieux, c’est urgent ».

Accroître la valeur perçue

Mais, Mme Gramond déplore du côté des agriculteurs l’absence de communication globale. Jean-Pierre Piotet, président de Thompson Corp et de l’Observatoire de la réputation, en a remis une couche, regrettant que l’agriculture ne fasse rien pour se rapprocher du consommateur. « L’agriculture raisonnée, c’est ennuyeux, ça ne parle pas aux consommateurs alors que la confiance passe par un minimum d’attractivité », a-t-il asséné à Mme Lambert.

La qualité des produits français n’est pas une préoccupation purement hexagonale mais est également indispensable pour réussir à l’international. « Il y a un fort potentiel de développement stratégique pour les produits sous signe d’appellation d’origine » a d’ailleurs expliqué Philippe Mauguin, président de l’Institut national des appellations d’origine (Inao). Les industriels comme Doux, Yoplait ou encore Malteurop, doivent aussi lutter pour s’imposer à l’international. « Nos positions sont menacées car notre savoir faire est égalé,juge Laurent Jubert, président de Malteurop . Il est donc important d’accroître la valeur de nos produits perçue par le client en répondant à ses attentes implicites ».

Les plus lus

poules pondeuses en élevage au sol
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 14 août 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

petit veau dans sa niche
Prix des petits veaux : après une courte baisse cet été, la tension revient

Les prix des petits veaux se sont tassés au mois d’août, tout en restant à des niveaux inédits pour la période. Mais la baisse…

Chargement d'un camion de pomme de terre. Acheminement sur un tapis.
Pourquoi les prix des pommes de terre industrie ont-ils tant plongé cet été ?

Les volumes de pomme de terre primeurs pour l’industrie qui ne sont pas contractualisés ne trouvent actuellement pas preneurs…

poule rousse dans un champ vu de prés
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 08 août 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

une silhouette de vache laitière dans laquelle on voit le drapeau allemand
L’Allemagne a perdu 90 000 vaches laitières en un an

Le nombre de vaches laitières continue de reculer en Allemagne, quoique à un rythme un peu ralenti.

brebis en bergerie
« En trois ans, on a perdu 617 000 agneaux ! » : comment la filière ovine veut enrayer la baisse de production

Les abattages d’agneaux reculent depuis 4 ans, mais la filière croit au potentiel et pousse à travailler au cœur de chaque…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio